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Présentation:
une série de textes qui dessinent qu'elle doit être l'attitude du chrétien
de base... de homocoques (bottom-up)... dans les structures actuelles d'ensemble-HOMENTRANCHE
ou d'ensemble-ENUN (structures top-down)
Extraits:
" Oser s’opposer "... au
matérialisme mercantile: NOUS sommes
passés d’une société de “structures” à une société “d’événements”..... il
ne s’agit que d’ouvrir, sans cesse, de nouveaux “marchés des
comportements”. ....La religion crée un lien social dans le
temps et l’espace : le matérialisme mercantile veut rendre
impossible ce lien et lui substituer l’hyper-individualisme, “l’agrégat
erratique d’individus et de groupuscules” (où chacun cède au
narcissisme de l’instant présent) ; c’est-à-dire la foule solitaire,
malléable - et exploitable à merci. ........cette condition humaine
que le matérialisme mercantile cherche à faire oublier - sans y parvenir :
et ce sera la chance de l’évangélisation au XXI° siècle
.....Et s’il faut recommencer à zéro en Europe - eh bien
recommençons à zéro : à partir de l’individu perdu dans la foule !
Reviens, Israël, au Seigneur ton Dieu,
....Je suis comme le
cyprès toujours vert, c'est moi qui te donne ton fruit. »
Méfiez-vous des hommes : ils vous
livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Veillez plutôt à demeurer « adroits comme les serpents et
candides comme les colombes ». L’adresse des serpents dans le combat
consiste à être prêts à tout perdre, sauf la tête, sachant bien que les
autres parties de leur corps se régénèreront en temps voulu.
Reflets: veau d'or, Dieu,
matérialisme, chrétiens, idéologies, religions...
l’engagement
et le comportement des catholiques dans la vie politique ....
note doctrinale Ratzinger
La Parole est en Nous...... octobre 2002....
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" Oser s’opposer "... au
matérialisme mercantile
Auteur:Patrice
de Plunkett
Source:
http://www.libertepolitique.com/
Nantes, 3 juin 2004
Conférence de la Fondation de service politique
À propos de la Note Ratzinger
" EGLISE, CONSCIENCE POLITIQUE, CONSCIENCE EUROPEENNE "
NOUS sommes passés d’une société de “structures” à une
société “d’événements”, observe l’anthropologue Georges Balandier.
Notre époque ne se construit plus sur du stable, elle zigzague dans
l’éphémère. Son centre nerveux est un spectacle : celui du flux des
news, mis en scène par la machinerie de l’audiovisuel qui réduit ces
événements à des “émotions” et des “états de choc”. Agir sur les nerfs,
pour agglutiner le public, et attirer ainsi les recettes publicitaires : à
cela se résume au jeu médiatique.
En se livrant à ce jeu, l’audiovisuel commercial est dans son rôle ; mais
ce n’est pas le rôle de la classe politique.
D’où le malaise de nos démocraties-médiacraties, dont les partis et les
gouvernants alignent leurs attitudes sur les normes de l’audiovisuel...
Nos élites se persuadent que l’important n’est plus de construire
l’avenir, mais de “réagir” (à chaque minute) au flot aléatoire des
événements. Ainsi gauche et droite se confondent en une même course, à qui
- “réagissant la première” - aura “la bonne réaction”,
c’est-à-dire émettra le commentaire (médiatiquement correct) qu’“impose”
le spectacle de l’actualité. Cette course essouffle le politique : à force
de jouer au journaliste et de surfer sur l’immédiat, il perd l’usage des
fonctions régaliennes (la réflexion, la prévision) ; et l’on rejoint ici
l’un des symptômes de ce que Jean-Claude Guillebaud, dans une récente
chronique de La Vie, appelait “l’inespoir” : “cette forme
adoucie, inavouée, mais très contemporaine, du nihilisme ; celui qui
consiste à ne plus exalter que le présent, à s’y consumer, en récusant
confusément le futur”.
Selon Jean-Claude Barreau (dans son dernier livre), “notre modernité
n’est plus ni de gauche ni de droite, elle ne respecte plus la justice ni
le patrimoine, elle n’a pas non plus d’intériorité (...) Une société du
chacun-pour-soi devient une société du sauve- qui-peut”.
Dans ces conditions, et à supposer que l’on veuille contester
certaines tendances de la société, à QUI devra-t-on “s’opposer”
aujourd’hui ?
Il faudrait pouvoir contredire un adversaire ; et d’abord l’identifier. Or
c’est ce qui devient difficile, parce que notre société dévitalise le
débat (la confrontation de points de vues) et lui substitue des
engrenages : par exemple celui de la Globalisation. Ou celui du
Chantier européen, projet abstrait et indéfini qui fonctionne comme s’il
n'était pas programmé pour donner une forme politique à une civilisation
commune - mais pour fuir en avant.
N’est-ce pas LÀ - en son propre sein - que notre civilisation nourrit un
“adversaire” : le système auteur des engrenages ?
Ce système est identifiable - au prix d’un petit effort de lucidité :
c’est la société consumériste de masse.
Le climat que fabrique cette société, c’est le matérialisme mercantile
que Jean-Paul II dénonçait dès 1991 (dix ans avant la naissance de l’altermondialisme).
Propre à l’Occident riche, ce matérialisme dissout toutes les structures
et brise les héritages (éthiques ou spirituels) pour les remplacer par des
“mœurs” toujours “nouvelles” - et toujours plus sidérantes,
pour pouvoir être toujours présentées comme d’irrésistibles
“événements”. Et cette surenchère des Nouvelles Mœurs n’est autre que
l’un des engrenages contemporains - dont l’objectif est simplement
l’argent : il ne s’agit que d’ouvrir, sans cesse, de nouveaux
“marchés des comportements”.
La pression du business des Nouveaux Comportements, opérée nuit et jour
par la publicité de masse, nous pousse à écarter (avec horreur) les
modèles stables : et surtout les modèles religieux, qui sont les plus
stables puisqu’ils sont transcendants. Le matérialisme mercantile
reproche donc aux croyants (en général) ce que l’EuroPride de l’an 2000 à
Rome reprochait au Vatican (en particulier) : le fait de suivre un modèle
“permanent et universel”. Transcender les choix de la vie
quotidienne - donc ne pas être, ici et maintenant, des consommateurs
dociles : voilà ce que la société de consommation ne peut accepter de la
part des chrétiens. La religion crée un lien social dans le temps et
l’espace : le matérialisme mercantile veut rendre impossible ce
lien et lui substituer l’hyper-individualisme, “l’agrégat erratique
d’individus et de groupuscules” (où chacun cède au narcissisme de
l’instant présent) ; c’est-à-dire la foule solitaire, malléable - et
exploitable à merci.
Voilà en quoi le matérialisme mercantile est l’adversaire du catholicisme.
C’est donc à lui que les chrétiens auront à “s’opposer”.
Vouloir s’opposer ....
À condition qu’ils le VEUILLENT... Jean-Paul II les y exhorte. Mais
combien d’entre nous l’écoutent lorsqu’il en parle ? Combien ont lu la
note du cardinal Ratzinger sur les nouvelles données du problème politique
? Combien l’ont prise au sérieux ? Sommes-nous prêts à laisser l’Eglise
bousculer nos préférences, nos intérêts, nos habitudes mentales ?
Ces interrogations engagent notre cohérence personnelle. Permettez-moi
deux caricatures : l’une du “chrétien de gauche”, l’autre du “chrétien de
droite”.
- Si je suis “chrétien de gauche”, je ne suivrai ni Jean-Paul II ni
Ratzinger lorsqu’ils parlent au nom d’une transcendance - ce que la gauche
condamne comme étant de leur part “une attitude conservatrice”. (Le
“conservatisme” est aujourd’hui la seule chose impardonnable puisqu’il est
contraire à l’engrenage des Nouvelles Mœurs, business inexorable que la
gauche - bizarrement - prend pour une “conquête sociale”). D’où, si je
suis chrétien de gauche, ma façon de faire un tri dans ce que dit l’Eglise
: je suis plus ou moins d’accord avec elle en matière économique et
sociale - mais pas d’accord pour que ce soit au nom de l’immuable Credo !
Ainsi, je fais (en partie) le jeu du matérialisme mercantile.
- Mais si je suis “chrétien de droite”, sur moi non plus Rome ne peut
guère compter : je n’admets pas que l’Eglise dénonce la marchandisation du
monde, le système de surendettement ou le marketing neurologique... Ces
choses ne m’intéressent pas ! Je pense que la religion c’est très bien en
famille, pour les jolis mariages à la campagne ; mais que pour les choses
sérieuses Wall Street surclasse le Vatican. Et moi aussi je fais mon tri :
“D’accord avec le pape sur la morale (au moins en théorie) ; pas
d’accord avec lui sur le social, l’économique et le politique (surtout la
politique étrangère).” Ainsi, moi aussi, je fais le jeu du
matérialisme mercantile.
Caricatures ? Oui. Mais pas tellement. Dans les sondages, les lettres de
lecteurs, les courriers Internet, les dîners en ville ou les discussions
dans les paroisses, beaucoup de chrétiens ont l’air de mal connaître leur
religion et de ne pas voir le monde tel qu’il est.
Beaucoup restent enfermés dans une “droite” ou une “gauche” qui
pourtant (au fond, aujourd’hui) ne sont plus que deux variantes du même
matérialisme mercantile...
...donc une “droite” et une “gauche” qui se détachent du christianisme,
d’une manière de plus en plus ostensible.
On voit s’officialiser aujourd’hui - à droite et à gauche - un nouvel
axiome selon lequel la religion devrait, non seulement se faire invisible,
mais changer le contenu de sa foi : “évoluer en direction d’une éthique
de l’intériorité en se dépouillant de ses sacrements et de ses dogmes”,
affirmait récemment l’un des médias de référence de la classe politique.
Sous prétexte de laïcité, cette nouvelle christianophobie veut forcer les
croyants à devenir agnostiques ; ce néo-jacobinisme de journalistes milite
pour une religion “moderne”, qui renoncerait à être un grain de
sable dans l’engrenage du Business des Comportements.
La christianophobie dans les pays riches : voilà de l’inédit. Voilà qui
installe une situation particulière. Et voilà qui rend obsolète la vieille
théorie cléricale du “moindre-mal-en-politique” ! Si tous les partis (sous
l’emprise du matérialisme mercantile) se retournent contre le
christianisme, alors pourquoi les chrétiens préféreraient-ils tel parti à
tel autre ? L’avenir chrétien dans la cité ne doit-il pas être repensé
radicalement ?
Regardons les choses en face. Il faudra inventer (de A à Z) des formes
nouvelles de présence dans la cité politique. D’autre part - pour la
mission des chrétiens dans les pays riches - le politique n’est plus
prioritaire dans la cité. Il y a une autre urgence, que Josef Ratzinger
souligne au paragraphe IV de sa note :
- dans une Europe matérialiste mercantile où les chrétiens croyants seront
très minoritaires,
- dans une France où le christianisme sera d’autant plus facilement
ostracisé par les élites qu’il sera ignoré des foules,
- il ne s’agit pas de revendiquer un quelconque “pouvoir” pour la
religion, ni de cultiver une quelconque nostalgie ;
- il s’agit de maintenir ouvert un avenir où les chrétiens croyants
puissent encore s’exprimer sur la scène publique ; un avenir où le
témoignage de l’Evangile et du Credo ne soit pas rendu inaudible et
invisible sous différents prétextes. Dès aujourd’hui, quand on voit des
passants prendre à partie des religieuses “vous n’avez pas le droit de
sortir dans cette tenue”) ; quand on voit des journaux exiger que des
administrations rompent leur contrat avec des sœurs de charité ; quand on
voit Bernard Stasi tancer le pape ; quand on voit Alain Duhamel interdire
aux cardinaux de donner leur avis en bioéthique... est-ce que ce sont pas
les premiers signes (avec des dizaines d’autres) d’une intolérance
montante, d’une sorte de xénophobie envers les chrétiens croyants,
engendrée par L’IGNORANCE envers le christianisme ?
Quelles priorités ?
D’où ces deux questions :
- le premier devoir des chrétiens dans la cité, aujourd’hui, n’est-il pas
de s’engager pour remédier à l’ignorance religieuse de masse (au lieu
d’aller perdre leur temps dans des partis politiques pris dans
l’engrenage) ?
- L’urgence n’est-elle pas, aussi, de constituer des forums (des creusets)
où les catholiques français oublieraient leurs anciennes séparations
gauche-droite devenues absurdes, pour se refonder sur le Credo et sur
cette priorité : faire découvrir la Révélation chrétienne à une époque qui
en ignore tout ?
A en croire les pessimistes, le climat matérialiste mercantile serait
d’une telle puissance qu’il rendrait impossible l’évangélisation “en
tuant la fibre spirituelle des individus”. Certains disent que le
christianisme s’efface du monde, comme la fresque antique s’efface de la
muraille dans le film Fellini Roma. C’est apparemment le cas en
Europe. Ce n’est pas le cas sur d’autres continents. Et s’il faut
recommencer à zéro en Europe - eh bien recommençons à zéro : à partir de
l’individu perdu dans la foule ! Même tombé au rang de consommateur
aveugle, même intoxiqué par le climat sociétal, l’individu peut-il devenir
totalement et définitivement “aliéné” (étranger à lui-même) ? Un climat ne
suffit pas à rendre l’humanité indifférente à son propre destin. Les
inquiétudes existentielles sont le fond de l’homme. Il est “le seul
mammifère sachant qu’il doit mourir” : construire des sociétés par
rapport à cette inquiétude est (selon le mot de Balandier) la “structure”
de la condition humaine. Et cette “structure” a quelque chose à
voir avec un certain “événement” - “le seul événement intéressant dans
toute l’histoire des hommes”, selon Péguy : la Crèche, la Croix et la
Résurrection, qui font du christianisme la seule religion dont le Dieu
vient partager la condition humaine...
...cette condition humaine que le matérialisme mercantile cherche à
faire oublier - sans y parvenir : et ce sera la chance de l’évangélisation
au XXI° siècle ! Nous avons à dire aux hommes que ce monde est dans
les douleurs de l’enfantement. “Je ne suis pas sûr,” dit Guillebaud,
que les références classiques du langage catho “soient comprises comme
elles devraient l’être : radicalement, c’est-à-dire comme cette
affirmation inouïe, magnifique, subversive, selon laquelle le futur nous
fait signe : que nous ne sommes pas assignés à l’immédiateté de la
jouissance insatisfaite et boulimique, mais qu’une promesse nous habite -
et gouverne, ou devrait gouverner, notre présent... S’adressant à tous les
hommes, chrétiens ou non, la revendication d’un fondement spirituel pour
l’Europe peut signifier que nous devons être, littéralement, en marche,
dans une aimantation décisive vers le pôle du Salut, et non dans la
résignation, le cynisme ou l’accommodement.”
L’homme de gauche Guillebaud a raison sur le futur. L’homme de gauche
Jacques Julliard a raison sur les racines, quand il rappelle (dans
Famille chrétienne) que “la France n’est pas née sous X”. Venus
de la gauche et de la droite, bien des chrétiens vont se découvrir
d’accord sur l’essentiel - et essentiellement en désaccord avec les
matérialistes postmarxistes ou ultralibéraux....
Ouvrons le dialogue entre tous les chrétiens, quelles que soient leurs
origines politiques. Ce sera difficile ? Sans doute. Mais comme le disait
Dietrich Bonhoeffer, l’un des théologiens martyrisés au XX° siècle :
“la grâce se prouve”.
P.P.
Au Centre de communication de l'Ouest,
3 juin 2004.
© Fondation de service politique
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.... la Nouvelle évangélisation : un dicastère de témoignage et non de
pouvoir...
noté le 04.07.04 sur Zenit.org
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vendredi 9 juillet 2004
Os 14, 2-10
Reviens, Israël, au Seigneur ton Dieu, car tu t'es
effondré par suite de tes fautes.
Revenez au Seigneur en lui présentant ces paroles : «
Enlève toutes les fautes, et accepte une belle offrande : au lieu de
taureaux, nous t'offrons en sacrifice les paroles de nos lèvres. Puisque
les Assyriens ne peuvent pas nous sauver, nous ne monterons plus sur des
chevaux, et nous ne dirons plus à l'ouvrage de nos mains : 'Tu es notre
Dieu', car toi seul as compassion de l'orphelin. »
Voici la réponse du Seigneur : « Je les guérirai de leur
infidélité, je leur prodiguerai mon amour, car je suis revenu de ma
colère. Je serai pour Israël comme la rosée, il fleurira comme le lis,
il étendra ses racines comme les arbres du Liban. Ses jeunes pousses
vont grandir, sa parure sera comme celle de l'olivier, son parfum comme
celui de la forêt du Liban. Ils reviendront s'asseoir à son ombre, ils
feront revivre le blé, ils fleuriront comme la vigne, ils seront
renommés comme le vin du Liban. Éphraïm ! peux-tu me confondre avec les
idoles ? C'est moi qui te réponds et qui te regarde. Je suis comme le
cyprès toujours vert, c'est moi qui te donne ton fruit. »
Qui donc est assez sage pour comprendre ces choses, assez
pénétrant pour les saisir ? Oui, les chemins du Seigneur sont droits :
les justes y avancent, les pécheurs y tombent.
Ps 50 (51), 3-4.8-9.12-14.17
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Mais tu veux au fond de moi la vérité ;
dans le secret, tu m'apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur ;
lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.
Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
Mt 10, 16-23
Jésus disait aux douze Apôtres : « Voici que je vous
envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc adroits comme
les serpents, et candides comme les colombes.
« Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux
tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Vous serez traînés devant des gouverneurs et des rois à
cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens.
Quand on vous livrera, ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous
direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera
donné à cette heure-là. Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est
l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.
« Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son
enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront
mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais
celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on
vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le
dis : vous n'aurez pas encore passé dans toutes les villes d'Israël
quand le Fils de l'homme viendra. »
homélie ....Père
Joseph-Marie Verlinde
(c) Famille de saint Joseph 2004 - Tous droits réservés
La mission semble impossible, ou en tout cas vouée à
l’échec : les brebis n’ont aucune chance contre les loups. Inutile
d’essayer de les affronter et encore moins d’essayer de les convaincre
de devenir végétariens : ne reproduisez pas l’erreur de Eve qui a cru
pouvoir discuter avec plus malin qu’elle.
Veillez plutôt à demeurer « adroits comme les serpents et
candides comme les colombes ». L’adresse des serpents dans le combat
consiste à être prêts à tout perdre, sauf la tête, sachant bien que les
autres parties de leur corps se régénèreront en temps voulu. Telle est
l’attitude que le chrétien est invité à adopter dans ce monde : être
disposé à tout abandonner sauf sa foi, source de vie éternelle, dans la
certitude que tout ce à quoi il a renoncé par amour du Christ lui sera
rendu au centuple.
La candeur de la blanche colombe consiste à s’élever vers
la lumière du ciel dans un roucoulement amoureux, en semblant tout
ignorer des ténèbres de la terre. Saint Paul nous donne le même conseil
lorsqu’il écrit : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez
donc les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la
droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers
celles de la terre. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous
aussi vous paraîtrez avec lui en pleine gloire » (Col 3, 1-4).
Jésus nous invite à (littéralement) « prendre quelque
distance » vis-à-vis des hommes qui appartiennent encore à ce monde et
dont le Prince des ténèbres va se servir pour persécuter les chrétiens
comme il a fait appel à eux pour crucifier le Christ. Notre attitude
doit être à l’image de celle de Notre-Seigneur : compassion et
miséricorde pour le pécheur, mais vigilance de chaque instant afin de ne
pas nous laisser prendre dans les filets qu’il nous tend. Si nous
restons fermes dans la foi, les yeux fixés comme Etienne sur « le Fils
de l’homme debout à la droite de Dieu » (Ac 7, 56), les humiliations et
les sévisses que nous pourrons avoir à subir tourneront à l’avantage du
Christ, car « l’Esprit de notre Père parlera en nous : il y aura là un
témoignage pour nos persécuteurs et pour les in croyants » de sorte que
paradoxalement, c’est en nous persécutant que ceux qui s’opposent à
l’Evangile nous offriront les plus belles opportunités pour en
témoigner.
Tout nous sera donné : la parole juste et l’attitude qui
convient, si nous demeurons fidèles à la condition initiale : « Soyez
adroits comme les serpents, et candides comme les colombes ».
La haine pourra se déchaîner jusqu’au cœur des familles,
brisant les liens de sang les plus proches : tout cela témoigne de la
violence du combat entre les ténèbres et la lumière. Il faudra nous
souvenir que les motifs invoqués pour justifier ces querelles ne sont
que des prétextes : la vraie raison dont les protagonistes ne sont même
pas conscients est notre appartenance au Christ, « vous serez détestés à
cause de mon nom ». Le nom de Jésus déchaîne la fureur du Prince de ce
monde qui dans sa violence destructrice, s’attaque aux liens les plus
sacrés pour nous détourner du chemin du salut par lassitude d’âme. «
Mais celui qui aura persévéré jusqu’au bout, celui-là sera sauvé » ; et
il sauvera avec lui ses proches dont le Satan se sera servi, mais qu’il
lui aura arrachés en leur accordant so n pardon, au « nom de Jésus ».
Pas plus qu’une brebis n’affronte les loups, le disciple
n’affronte ses persécuteurs : il fuit d’une ville dans l’autre ;
entendons : il ne tente pas d’imposer la foi dans des débats
contradictoires. Il évite les discussions stériles, mais donne son
témoignage et se retire, se souvenant de la parole de sainte Bernadette
annonçant au P. Peyramale le message de la Vierge : « Je ne suis pas
chargée de vous le faire croire mais de vous le dire ». Le salut ne
vient pas d’un affrontement victorieux du chrétien avec les forces du
mal : cela Jésus l’a déjà accompli pour nous. Il nous est seulement
demandé de semer la Parole : d’elle-même elle porte du fruit. A peine
serons-nous passés dans une autre ville – nous serons-nous retirés après
avoir témoigné – que déjà la venue du Fils de l’homme s’annoncera
mystérieusement dans le cœ ur de celui qui nous rejetait. L’Esprit parle
en nous et délivre le témoignage évangélique, et c’est encore l’Esprit
qui opère la conversion qui conduit au salut.
Laissons-nous envahir par cet Esprit : qu’il guide nos
pensées, nos paroles, nos actions et jusqu’aux mouvements intimes de
notre cœur, afin que nous lui soyons parfaitement dociles et ne mettions
pas d’obstacle à l’œuvre d’évangélisation qu’il veut accomplir à travers
nous. Marie, parfaite épouse de l’Esprit Saint, obtiens-nous cette grâce
pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
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