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Auteur:   Ja

Source:  Agor

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Les fonctions biologiques relationnelles constituent l'élément essentiel de la vitalité de l'être humain.

Les éléments du mécanisme relationnel sont innés, (nutrition et faim, par exemple), mais les liaisons qu'il permet sont acquises (odeurs, art de la table, sympathie). A partir de dispositions innées se mettent en place des réflexes acquis dont le nombre est inimaginable. Un réflexe acquis est dit conditionnel. Il n'est jamais acquis définitivement, contrairement au réflexe inné qui est connaturel et incorruptible. Cette acquisition temporaire est donc sujette à expérimentation et l'on peut dire que, consciemment ou non, les éducateurs sont d'habiles expérimentateurs de l'acquisition de réflexes conditionnels. Ils doivent savoir que le sujet auquel ils s'adresse a des dispositions physiologiques qui prévoient et facilitent la liaison conditionnelle entre un agent indifférent - un type d'enseignement par exemple - et une réaction co naturelle. C'est pourquoi il est tellement essentiel, comme le pensaient déjà les Anciens, de se connaître soi-même et, lorsqu'on a la belle, mais lourde responsabilité d'éduquer, de découvrir le mieux possible et le plus tôt possible ce que sont les composantes du tempérament et du caractère de chacun des enfants qu'on est appelé à élever. (1)

Le mode d'activité des fonctions biologiques évolue. Il s'agit à la naissance, d'un potentiel à réaliser. C'est évident pour la procréation, c'est vrai pour toutes les fonctions.

Ainsi, la fonction de défense - fonction première chez l'homme, animée d'un considérable afflux d'énergie, qu'on nomme à l'état brut, agressivité - s'affine, Dieu merci, avec le temps pour se transformer en énergie conquérante d'être, de qualité personnelle, de patience, de service d'autrui et non d'asservissement d'autrui à nousmême ou d'agressivité. L'émergence sociale exige un temps de maturation, mais ce n'est pas pour autant que c'est l'éducation qui crée la fonction. L'éducation ne crée pas la fonction, elle apprend à s'en servir afin d'assurer librement sa propre croissance de liberté. Le réflexe inné se joue des intentions de la conscience et peut la dominer, sans que le sujet mesure qu'il est manipulé par sa nature ! Il en est ainsi des appétences de la séduction à la puberté... ou des goujateries relationnelles inconscientes dont nous sommes tous victimes pour « n'avoir pas vu »...

Il convient donc de sérier clairement ce que sont ces fonctions biologiques relationnelles dont nous tirons l'énergie vitale que l'éducation de la liberté doit permettre d'orienter vers la réalisation d'une personnalité.

Ces moteurs biologiques de la relation fonctionnent grâce à de multiples sources. Après en avoir considéré rapidement quelques-unes, j'en retiendrai deux qui me paraissent essentielles : la fonction de défense et le choc émotionnel. Mais il est indispensable de rappeler avant toute chose que ces stimulations concernent en l'homme, un seul principe énergétique.

(1) - cf le cahier n°3 de l'Institut Alcuin, signé de Marie Gourville sur le Don de Dieu en nos enfants

 

 

 

 

 

CHAPITRE 1

L'HOMME EST UNE PERSONNE

1- UN SEUL PRINCIPE ENERGETIQUE

L'âme et la matière de notre corps composent une seule substance.

Nous ne sommes pas l'assemblage de deux êtres différents. L'union substantielle de notre âme et de notre corps, bien qu'elle ait été appréhendée par des hommes d'Eglise dès le Vè siècle, n'est pas une idée courante.

Sans revenir sur Platon ou Occam, et les trois âmes qu'ils voient en l'homme, sans rappeler Manès, et les deux âmes, l'une bonne, l'autre noire et pernicieuse, considérons Buffon et son vitalisme qui n'a rien perdu de son actualité. Il affirme qu'il y a deux êtres dans l'homme, le « moi-esprit » et un principe inconnu, le corps organique. De nombreuses théories socio-pédagogiques contemporaines sont imprégnées de cette conviction.

De même, Descartes, voisin en cela de Fénelon, considère que l'âme, à elle seule, est une substance complète et que l'organisme du corps n'est pour elle qu'une forme d'instrument.

Ces auteurs voient en l'homme un semblant d'unité, une heureuse ou moins heureuse rencontre d'étrangers dont l'union accidentelle figure effectivement l'association du cheval et de son cavalier.

Dans ces conceptions, la culture de l'âme ne peut s'appuyer que sur l'énergie de l'âme. Les ressources de l'organisme ne sont pour eux d'aucune efficacité au niveau supérieur de l'homme. Elles ne peuvent en aucun cas servir sa liberté, au contraire, bien des hérésies sont fondées sur Ici conviction que le corps est l'ennemi de l'âme et conduit celle-ci dans les demeures infernales.

Certains systèmes vont plus loin encore dans la simplification de la relation âme-corps, puisqu'ils nient l'immatérialité de l'âme humaine, et de ce fait, conditionnent l'activité humaine à l'Histoire et aux mouvements de masse qui l'expliquent. Ainsi les matérialistes, les communistes ou les existentialistes, ne reconnaissent au principe vital humain, aucune essence de qualité spirituelle. Ils n'envisagent pas qu'un homme puisse s'élever spirituellement dans une authentique culture. L'homme est le résultat des pressions externes et de ses pulsions considérées avec un total fatalisme. II ne peut donc disposer d'aucune autre liberté que celle d'assouvir des « instincts ». Dès lors, comme l'affirme Hobbes, « l'homme est un loup pour l'homme » et la société ne peut survivre sans le légalisme jacobin... imposé par des hommes ! C'est la logique de la tyrannie dont le XIXème et le XXème siècles seront pour nos descendants de terrifiants terrains d'analyses.

Le conditionnement des esprits au Même siècle a conduit nos grands élèves des classes de Terminales à se considérer trop souvent comme étant des « animaux supérieurs » déterminés, et convaincus que « la liberté n'existe pas ».(1) Belle jeunesse offerte à toutes les manipulations... Elle ignore que si l'homme est un animal, il est le moins déterminé de tous les animaux, et en conséquence, risque fort de n'être pas supérieur, mais inférieur, dans le désordre de ses pulsions. Elle ignore que l'instinct est des plus réduits chez l'humain pour laisser place à l'intelligence libre et organisatrice, à condition qu'elle s'élève... afin d'user librement de son dynamisme et non se laisser asservir à la puissance de celui-ci, que lui offrent à l'état brut, ses fonctions biologiques relationnelles.

Freud ne se dégage qu'en partie de la pesanteur matérialiste. Il est scientifiquement prouvé désormais, que les états spirituels sont d'un autre_ ordre que le plaisir sublimé. La psychanalyse freudienne ne sait pas élever l'homme à ces niveaux spirituels.

Un homme est un être qui dispose d'une existence propre et unique. Il est une substance. De ce fait, il est à lui seul le « déclencheur » de ses actes. En un mot, il est un seul sujet d'action, ce qui lui assure, par la conscience, la liberté, et de ce fait, la responsabilité de ses actes.

C'est pourquoi en éducation, tout doit concourir à l'éducation de la conscience, de la connaissance de soi et de la maîtrise la meilleure possible des trésors dont nous disposons en nous-mêmes. Cela ne peut se faire que par l'acquisition d'un savoir que le langage courant a d'ailleurs presque instinctivement confondu avec sa conséquence sur l'homme : la culture.

2 - UN HOMME EST UN SEUL SUJET D'ACTION

Par la présence d'un seul suppôt (soutien de l'existence), c'est le même sujet qui exerce toutes les activités de son être ; c'est le même sujet qui dort et qui respire, et le même qui pense et qui choisit librement, qui désire et passe à l'acte... ou non.

Quand le suppôt est spirituel, il reçoit le nom de « personne ».

L'union personnelle de l'homme, le tout unique qu'il constitue, assure à la fois Ici maîtrise ET la responsabilité du même sujet, qui régit tant la vie biologique - analogue à celle des animaux - que la spiritualité - analogue, de loin certes, mais analogue à celle de Dieu.

(1) - propos tenus par mes élèves de Terminales en 2001

En outre, la personne humaine jouit d'un droit authentique sur son être. (3) Ce droit n'est pas une source d'énergie, mais un régulateur de la culture et de la conduite, qui est condition nécessaire de la liberté accordée par Dieu à sa créature afin qu'elle puisse choisir d'aimer, donc aimer en vérité. Du fait que l'homme est une seule substance, il n'a qu'une seule'essence.

Le sujet personnel est le maître unique d'une vie multiforme.

3 - UN HOMME EST UNE ESSENCE

Que produit dans un être une union essentielle ?

L'union essentielle fait que toutes les dispositions de la nature humaine collaborent naturellement entre elles, sous l'empire de sa qualité majeure l'essence.

Ainsi, les fonctions corporelles, qu'elles soient acquisitions sensorielles ou dynamisme des fonctions végétatives et des fonctions relationnelles, servent l'esprit.

De même, les motions dynamiques, chocs émotionnels, pulsions affectives, liés au système nerveux (thalamique et pneumogastrique), peuvent soutenir, aider les activités du corps.

Sans cette communication constitutive, l'homme serait une association accidentelle de type cheval-cavalier. Au contraire, l'union du corps et de l'âme étant une union essentielle, la communication naturelle et spontanée des deux domaines permet aux ressources corporelles de servir la culture de l'esprit.

Dès lors, Aristote est dépassé, qui ne put jamais se résoudre à intégrer l'intelligence dans la substance de l'homme. Pour lui, l'intelligence nous arrive d'un monde supérieur et ne peut donc pas être perfectionnée par des ressources humaines, encore moins corporelles.

Au-delà d'Aristote, nous verrons que l'étude scientifique de la nature humaine permet de rejoindre Saint Thomas d'Aquin.

L'homme est maître unique chez lui. Il n'a qu'une nature parce qu'il est un seul existant : substance.

 

Mais de l'âme ou de la matière, qui détient l'existence ?

 

4 - HYLEMORPHISME

Que peut-on ajouter à la cohésion substantielle et essentielle de l'être humain ?

On doit considérer que dans un homme, il n'y a qu'une seule substance, un seul acte d'exister qui soutient à la fois l'âme et le corps hors du néant. Pour employer le langage de la philosophie aristotélicienne : l'hylémorphisme définit notre âme comme étant la forme qui fait de la matière, notre corps.

L'âme est forme, c'est dire qu' elle assure l'existence unique de notre être composé, et avec l'acte d'exister, elle assure la force qui est notre vie. Elle qualifie et elle détient toutes nos énergies.

C'est elle qui donne à la matière dont nous sommes composés, la spécificité humaine, le caractère essentiel de l'homme.

Elle organise son composé.

Elle intègre en son corps les matériaux indispensables à l'entretien de la vie (oxygène, aliments, etc...)

Elle transforme à ses fins ces matériaux. Sa spiritualité teinte les forces de ses matériaux. C'est ce qui fonde, nous en reparlerons, tous les exercices de l'ascèse, si modeste soit-elle. C'est aussi ce qui fait dire d'un corps, a contrario, qu'il est.., inanimé.

Quant au second élément, la matière du corps, elle, est le principe de la quantité, du poids et de la possibilité de recevoir une forme spécifique.

L'Eglise, sans prendre le sens rigoureux du langage hylémorphique, favorise cette union en un seul exister dès le Vème siècle par la voix de HUGON (454), que confirme vigoureusement le Concile de Vienne en 1372 par ces paroles de Clément V : « Celui qui oserait affirmer, défendre ou tenir de façon opiniâtre que l'âme raisonnable ou intellective n'est pas la forme du corps humain par elle-même et essentiellement, devrait être considéré comme hérétique. » Proposition qui fut confirmée par Léon X au Concile du LATRAN, en 1513.

En résumé : l'AME ET LA MATIERE sont deux coprincipes. Ensemble l'âme et la matière

- constituent notre nature ;

- assurent sa vie individuelle;

- produisent ses diverses facultés ;

- sont seules sources directes de toutes ses vertus. Elles sont une seule source directe de toutes les ressources énergétiques et culturelles d'un individu. Toutes les énergies de notre être sont mouvement de l'esprit.

N'ont de source propre d'énergie, ni l'intelligence, ni la volonté, ni les différentes fonctions de l'organisme. Il n'y a pas en nous, de forces uniquement matérielles ou autrement dit, uniquement biologiques corporelles. Les travaux du docteur Vernet et de son équipe, dans la première moitié du XXème siècle, ont démontré ce fait : la vie n'est pas née de la matière.

 

 

(3) - cf. le cahier n°10 Le Maître, éducateur de conscience et de liberté, dans lequel Marie Gourville résume les thèses d'Alcuin concernant le droit de la personne. (à paraître au printemps 2003)

 

 

 

 

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