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Présentation : m
Extraits : L'homme trouve une place en Dieu; à
travers le Christ l'être humain a été conduit jusqu'à l'intérieur de
la vie même de Dieu.
Le Pape n'est pas un souverain
absolu, dont la pensée et la volonté font loi. Au contraire: le
ministère du Pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et
envers Sa Parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées, mais se
soumettre constamment, ainsi que l'Eglise, à l'obéissance envers la
Parole de Dieu, face à toutes les tentatives d'adaptation et
d'appauvrissement, ainsi que face à tout opportunisme. ....Ainsi son pouvoir ne se trouve pas «au
dessus», mais il est au service de la Parole de Dieu, et c'est sur lui
que repose la responsabilité de faire en sorte que cette Parole
continue à rester présente dans sa grandeur et à retentir dans sa
pureté, de façon à ce qu'elle ne soit pas détruite par les changements
incessants des modes.
en
io-relation
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Homélie de
Benoît XVI lors de la prise de possession de sa Chaire au Latran
ROME, lundi 9 mai 2005 (ZENIT.org) –
« Le pape n'est pas un souverain absolu, dont la pensée et la volonté
font loi. (…) La Chaire est (…) le symbole de l'autorité
d'enseignement, qui est une autorité d'obéissance et de service, afin
que la Parole de Dieu — la vérité! — puisse resplendir parmi nous, en
nous indiquant la route de la vie », affirmait le pape Benoît XVI dans
son homélie prononcée samedi dernier lors de son « installation »
comme évêque de Rome, à Saint-Jean-de-Latran.
Nous publions ci-dessous la
traduction du texte intégral de l’homélie de Benoît XVI.
Chers Pères Cardinaux,
chers frères dans l'épiscopat,
chers frères et sœurs,
Aujourd'hui, où je peux pour la
première fois m'installer sur la Chaire de l'Evêque de Rome en tant
que Successeur de Pierre, est le jour où en Italie l'Eglise célèbre la
Fête de l'Ascension du Seigneur. Au centre de ce jour, nous trouvons
le Christ. C'est seulement grâce à Lui, grâce au mystère de son
ascension, que nous réussissons également à comprendre la
signification de la Chaire, qui est à son tour le symbole du pouvoir
et de la responsabilité de l'Evêque. Qu'est-ce que veut alors nous
dire la fête de l'Ascension du Seigneur? Elle ne veut pas nous dire
que le Seigneur s'en est allé dans un lieu éloigné des hommes et du
monde. L'Ascension du Christ n'est pas un voyage dans l'espace, vers
les astres les plus lointains; car, au fond, les astres sont eux aussi
faits d'éléments physiques comme la terre. L'Ascension du Christ
signifie qu'Il n'appartient plus au monde de la corruption et de la
mort qui conditionne notre vie. Elle signifie qu'Il appartient
totalement à Dieu. Lui — le Fils éternel — a conduit notre condition
humaine aux côtés de Dieu, il a apporté avec lui la chair et le sang
sous une forme transfigurée. L'homme trouve une place en Dieu; à
travers le Christ l'être humain a été conduit jusqu'à l'intérieur de
la vie même de Dieu. Et, étant donné que Dieu embrasse et soutient
l'univers tout entier, l'Ascension du Seigneur signifie que le Christ
ne s'est pas éloigné de nous, mais que maintenant, grâce à Sa présence
auprès du Père, il est proche de chacun de nous, pour toujours. Chacun
de nous peut le tutoyer; chacun peut l'appeler. Le Seigneur se trouve
toujours à portée de voix. Nous pouvons nous éloigner de Lui
intérieurement. Nous pouvons Lui tourner le dos. Mais Il nous attend
toujours, et Il est toujours proche de nous.
De la lecture de la liturgie
d'aujourd'hui nous apprenons également quelque chose de plus sur la
manière concrète dont le Seigneur réalise cette façon d'être proche de
nous. Le Seigneur promet son Esprit Saint aux disciples. La première
lecture que nous avons entendue nous dit que l'Esprit Saint sera une
«force» pour les disciples; l'Evangile ajoute qu'il sera le guide vers
la Vérité tout entière. Jésus a tout dit à ses disciples, étant
lui-même la Parole vivante de Dieu, et Dieu ne peut pas donner plus
que lui-même. En Jésus, Dieu s'est entièrement donné à nous —
c'est-à-dire qu'il nous a tout donné. En plus de cela, ou à côté de
cela, il ne peut exister aucune autre révélation en mesure de
transmettre davantage ou de compléter, de quelque manière que ce soit,
la Révélation du Christ. En Lui, dans le Fils, tout nous a été dit,
tout nous a été donné. Mais notre capacité de comprendre est limitée;
c'est pourquoi la mission de l'Esprit est d'introduire l'Eglise de
façon toujours nouvelle, de génération en génération, dans la grandeur
du mystère du Christ. L'Esprit ne présente rien de différent et de
nouveau à côté du Christ; il n'y a aucune révélation pneumatique à
côté de celle du Christ — comme certains le croient —, aucun deuxième
niveau de Révélation. Non: «c'est de mon bien qu'il recevra», dit le
Christ dans l'Evangile (Jn 16, 14). Et de même que le Christ dit
seulement ce qu'il sent et reçoit du Père, de même l'Esprit Saint est
l'interprète du Christ. «C'est de mon bien qu'il recevra». Il ne nous
conduit pas dans d'autres lieux, éloignés du Christ, mais il nous
conduits toujours davantage dans la lumière du Christ. C'est pourquoi
la révélation chrétienne est, dans le même temps, toujours ancienne et
toujours nouvelle. C'est pourquoi tout nous est toujours et déjà
donné. Dans le même temps, chaque génération, dans la rencontre
infinie avec le Seigneur — rencontre qui a lide hauteeu à travers l'Esprit
Saint — apprend toujours quelque chose de nouveau.
Ainsi, l'Esprit Saint est la force à
travers laquelle le Christ nous fait ressentir sa proximité. Mais la
première lecture dit également une deuxième parole: vous serez mes
témoins. Le Christ ressuscité a besoin de témoins qui l'ont rencontré,
d'hommes qui l'ont connu intimement à travers la force de l'Esprit
Saint. D'hommes qui l'ayant, pour ainsi dire, touché du doigt, peuvent
en témoigner. C'est ainsi que l'Eglise, la famille du Christ, a grandi
de «Jérusalem... jusqu'aux extrémités de la terre», comme le dit la
lecture. C'est à travers les témoins que l'Eglise a été construite — à
commencer par Pierre et par Paul, et par les Douze, jusqu'à tous les
hommes et toutes les femmes qui, comblés du Christ, ont rallumé et
rallumeront au cours des siècles de manière toujours nouvelle la
flamme de la foi. Chaque chrétien, à sa façon, peut et doit être le
témoin du Seigneur ressuscité. Quand nous lisons les noms des saints
nous pouvons voir combien de fois ils ont été — et continuent à être —
tout d'abord des hommes simples, des hommes dont émanait — et émane —
une lumière resplendissante capable de conduire au Christ.
Mais cette symphonie de témoignages
est également dotée d'une structure bien définie: aux Successeurs des
Apôtres, c'est-à-dire aux Evêques, revient la responsabilité publique
de faire en sorte que le réseau de ces témoignages demeure dans le
temps. Dans le sacrement de l'ordination épiscopale leur sont conférés
le pouvoir et la grâce nécessaires à ce service. Dans ce réseau de
témoins, une tâche particulière revient au Successeur de Pierre. Ce
fut Pierre qui exprima le premier, au nom des Apôtres, la profession
de foi: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant» (Mt 16, 16). Telle
est la tâche de tous les Successeurs de Pierre: être un guide dans la
profession de foi en Christ, le Fils du Dieu vivant. La Chaire de Rome
est avant tout la Chaire de ce credo. Du haut de cette Chaire,
l'Evêque de Rome est tenu de répéter constamment: «Dominus Iesus —
«Jésus est le Seigneur», comme Paul l'écrivit dans sa Lettre aux
Romains (10, 9) et aux Corinthiens (1 Co 12, 3). Il dit aux
Corinthiens avec une emphase particulière : «Car, bien qu'il y ait,
soit au ciel, soit sur la terre, de prétendus dieux... pour nous en
tous cas, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père... et un seul Seigneur
Jésus Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes» (1 C 8, 5).
La Chaire de Pierre oblige ceux qui en sont les titulaires à dire —
comme Pierre le fit déjà dans un moment de crise des disciples — alors
qu'un grand nombre voulaient s'en aller: «Seigneur, à qui irons-nous?
Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous croyons, et nous
avons reconnu que tu es le Saint de Dieu» (Jn 6, 68sq). Celui qui
siège sur la Chaire de Pierre doit rappeler les paroles que le
Seigneur adressa à Simon Pierre à l'heure de la Dernière Cène: «Toi
donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères...» (Lc 22, 32).
Celui qui est le titulaire du ministère pétrinien doit avoir la
conscience d'être un homme fragile et faible — de même que ses propres
forces sont fragiles et faibles — qui a constamment besoin de
purification et de conversion. Mais il peut également avoir la
conscience que c'est du Seigneur que lui vient la force pour confirmer
ses frères dans la foi et les garder unis dans la confession du Christ
crucifié et ressuscité. Dans la première Lettre de saint Paul aux
Corinthiens, nous trouvons le récit le plus ancien de la résurrection
que nous connaissons. Paul l'a fidèlement recueilli des témoins. Ce
récit parle tout d'abord de la mort du Seigneur pour nos péchés, de sa
sépulture, de sa résurrection, qui a eu lieu le troisième jour, puis
il dit: «[le Christ] est apparu à Céphas, puis aux Douze...» (1 Co 15,
4). La signification du mandat conféré à Pierre jusqu'à la fin des
temps est ainsi encore une fois résumée: être témoin du Christ
ressuscité.
L'Evêque de Rome siège sur sa Chaire
pour témoigner du Christ. Ainsi la Chaire est le symbole de la
potestas docendi, cette autorité d'enseignement qui est la partie
essentielle du mandat de lier et de délier conféré par le Seigneur à
Pierre et, après lui, aux Douze. Dans l'Eglise, l'Ecriture Sainte,
dont la compréhension s'accroît sous l'inspiration de l'Esprit Saint,
et le ministère de l'interprétation authentique, conféré aux apôtres,
appartiennent l'un à l'autre de façon indissoluble. Là où l'Ecriture
Sainte est détachée de la voix vivante de l'Eglise, elle devient la
proie des discussions des experts. Tout ce que ces derniers ont à nous
dire est certainement important et précieux; le travail des savants
est d'une aide appréciable pour pouvoir comprendre ce processus vivant
à travers lequel l'Ecriture a grandi et comprendre ainsi sa richesse
historique. Mais la science ne peut pas nous fournir à elle seule une
interprétation définitive et faisant autorité; elle n'est pas en
mesure de nous donner, dans l'interprétation, la certitude avec
laquelle nous pouvons vivre et pour laquelle nous pouvons également
mourir. C'est pourquoi, nous avons besoin d'un mandat plus grand, qui
ne peut pas naître uniquement des capacités humaines. C'est pourquoi
nous avons besoin de la voix de l'Eglise vivante, de cette Eglise
confiée à Pierre et au collège des apôtres jusqu'à la fin des temps.
Cette autorité d'enseignement
effraie un grand nombre d'hommes à l'intérieur et à l'extérieur de
l'Eglise. Ils se demandent si celle-ci ne menace pas la liberté de
conscience, si elle n'est pas une présomption s'opposant à la liberté
de pensée. Il n'en est pas ainsi. Le pouvoir conféré par le Christ à
Pierre et à ses successeurs est, au sens absolu, un mandat pour
servir. L'autorité d'enseigner, dans l'Eglise, comporte un engagement
au service de l'obéissance à la foi. Le Pape n'est pas un souverain
absolu, dont la pensée et la volonté font loi. Au contraire: le
ministère du Pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et
envers Sa Parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées, mais se
soumettre constamment, ainsi que l'Eglise, à l'obéissance envers la
Parole de Dieu, face à toutes les tentatives d'adaptation et
d'appauvrissement, ainsi que face à tout opportunisme. C'est ce que
fit le Pape Jean-Paul II lorsque, face à toutes les tentatives,
apparemment bienveillantes envers l'homme, face aux interprétations
erronées de la liberté, il souligna de manière catégorique
l'inviolabilité de l'être humain, l'inviolabilité de la vie humaine de
sa conception jusqu'à sa mort naturelle. La liberté de tuer n'est pas
une véritable liberté, mais une tyrannie qui réduit l'être humain en
esclavage. Le Pape est conscient d'être, dans ses grandes décisions,
lié à la grande communauté de foi de tous les temps, aux
interprétations faisant autorité qui sont apparues le long du chemin
du pèlerinage de l'Eglise. Ainsi son pouvoir ne se trouve pas «au
dessus», mais il est au service de la Parole de Dieu, et c'est sur lui
que repose la responsabilité de faire en sorte que cette Parole
continue à rester présente dans sa grandeur et à retentir dans sa
pureté, de façon à ce qu'elle ne soit pas détruite par les changements
incessants des modes.
La Chaire est — disons-le encore une
fois — le symbole de l'autorité d'enseignement, qui est une autorité
d'obéissance et de service, afin que la Parole de Dieu — la vérité! —
puisse resplendir parmi nous, en nous indiquant la route de la vie.
Mais, en parlant de la Chaire de l'Evêque de Rome, comment ne pas
rappeler les paroles que saint Ignace d'Antioche écrivit aux Romains?
Pierre, venant d'Antioche, son premier siège, se dirigea vers Rome,
son siège définitif. Un siège rendu définitif à travers le martyre par
lequel il lia pour toujours sa succession à Rome. Ignace, quant à lui,
restant Evêque d'Antioche, se dirigeait vers le martyre qu'il allait
devoir subir à Rome. Dans sa lettre aux Romains, il se réfère à
l'Eglise de Rome comme à «Celle qui préside dans l'amour», une
expression très significative. Nous ne savons pas avec certitude ce
qu'Ignace avait véritablement à l'esprit en utilisant ces mots. Mais
pour l'antique Eglise, le mot amour agape faisait allusion au mystère
de l'Eucharistie. Dans ce Mystère, l'amour du Christ se fait toujours
tangible parmi nous. Là, Il se redonne continuellement. Là, Il se
refait continuellement transpercer le coeur ; là, Il tient sa
promesse, la promesse que, de la Croix, il aurait tout attiré à lui.
Dans l'Eucharistie, nous apprenons nous-mêmes l'amour du Christ. C’est
grâce à ce centre et à ce cœur, grâce à l'Eucharistie, que les saints
ont vécu, en apportant l'amour de Dieu dans le monde sous des formes
et des manières toujours nouvelles. Grâce à l'Eucharistie, l'Eglise
renaît sans cesse de nouveau! L'Eglise n'est autre que ce réseau — la
communauté eucharistique! — dans laquelle nous tous, en recevant le
même Seigneur, nous devenons un seul corps et nous embrassons le monde
entier. Présider dans la doctrine et présider dans l'amour, ne doivent
être à la fin, qu'une seule chose: toute la doctrine de l'Eglise,
conduit en définitive à l'amour. Et l'Eucharistie, cet amour présent
de Jésus Christ, est le critère de toute doctrine. De l'amour
dépendent toute la Loi et les Prophètes, dit le Seigneur (Mt 22, 40).
L'amour est l'accomplissement de la loi, écrivait saint Paul aux
Romains (13, 10).
Chers Romains, à présent je suis
votre Evêque. Je vous remercie de votre générosité, je vous remercie
de votre sympathie, je vous remercie de votre patience! En tant que
catholiques, d'une certaine façon, nous sommes également tous Romains.
Avec les paroles du Psaume 87, un hymne de louange à Sion, mère de
tous les peuples, Israël chantait et l'Eglise chante: «Mais de Sion
l'on dira: “Tout homme y est né”» (v. 5). Nous pourrions dire la même
chose nous aussi: en tant que catholiques, d'une certaine façon, nous
sommes tous nés à Rome. C'est pourquoi je veux chercher, de tout mon
cœur, à être votre Evêque, l'Evêque de Rome. Et nous voulons tous
chercher à être toujours plus catholiques — toujours plus des frères
et des sœurs dans la grande famille de Dieu, cette famille où il
n'existe pas d'étrangers. Enfin, je voudrais remercier de tout cœur le
Vicaire pour le diocèse de Rome, le cher Cardinal Camillo Ruini, et
également les Evêques auxiliaires et tous ses collaborateurs. Je
remercie de tout cœur les curés, le clergé de Rome et tous ceux qui,
en tant que fidèles, offrent leur contribution pour construire ici la
maison vivante de Dieu. Amen.
Traduction réalisée par Zenit ....Texte
intégral
ZF05050905
Le même jour
... lu sur le site :
http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=5119
par Maurice G. Dantec
Il fallait bien sûr que cela arrive.
Il fallait bien sûr que cela arrive
à la télévision.
Il fallait bien sûr que cela arrive
à la télévision française.
Il fallait bien sûr que cela arrive
sur le canal spécialisé « Caillera-Plus » destiné aux « cités » de la
« République ».
Déjà, dès l'annonce du choix du
conclave, on avait pu constater une élongation caractéristique de la
mine d'ordinaire bienheureuse des journalistes chargés d'annoncer les
nouvelles, quelque soit la chaîne regardée, au demeurant.
Véritables Poulidor de la
tartufferie continentale (seuls les Belges, peut-être, l'emportent sur
nous dans ce fameux Paris-Roubaix de l'hypocrisie néo-bourgeoise), les
mêmes s'étaient pourtant livrés à une étrange séance de spiritualisme
de prime-time où, par le jeu des réversibilités modernistes, la
nomenklatura merdiatique nationale s'était trouvée, pendant deux ou
trois jours, lors du décès de Jean-Paul II, des accents de nécrologue
jésuite ou de correspondant de l'Osservatore Romano.
Il fallait bien, tout de même,
honorer la mémoire de Léon Zitrone, sans compter que - ô bienheureux
miracle pour paparazzi - un monarque monégasque n'allait pas tarder à
casser sa pipe à son tour.
Bon, d'accord, c'est bien joli tout
ça, - se dirent alors les gestapettes de la presse aux ordres, mais
maintenant que nous avons accompli notre petite B.A. démocratique et
interconfessionnelle, on va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses.
Nous n'allons tout de même pas avoir l'air de rester en deçà des
bonnes blagues anticléricales, et centenaires, du Canard Enchaîné.
En matière de production d'étrons
télévisuels, cela fait longtemps que la chaîne de Bruno Gaccio et du
si bien nommé Karl Zéro occupe une place de choix dans cette industrie
d'asservissement de la pensée aux transits intestinaux de ses «
animateurs », au point que son odeur pestilentielle a même fini par «
inspirer » ses concurrents, comme le « service public » qui a ressorti
des poubelles des années 80 le célèbre duo Labaffe/L'Ardicon, genre d'Abbott-et-Costello
pétomanes, francophones (ou presque), mais parfumés Gucci. J'oserais
ajouter, en ce qui concerne les pestilentielles ablutions des anus
parlants de Canal-Plus, qu'il ne manque à ceux-ci que la médaille de
Meilleur Ouvrier de France. Propagandistes palestino-islamistes
confirmés, pro-yougoslaves aussi à une (autre) époque, anti-américains
plus crétinisés encore que leurs grands frères de mai-68 et que ceux
dont ces derniers s'inspirèrent - nazillons reconvertis dans le
tiers-mondisme, communistes de diverses obédiences, abrutis théosophes
et/ou déconstructionnistes ‑, ils ne peuvent, on le comprend aisément,
être autre chose qu'antichrétiens tous azimuths, maintenant
anti-russes (puisque pro-tchétchènes), antisémites de luxe et
pro-turcopéens de base, le jour où le Ministère de la Collaboration
Franco-Islamique sera en place, nul doute que nos humoristes de choc y
trouveront rapidement un poste de choix.
Seul, sans doute, un torche-cul
islamiste aurait pu ainsi oser surnommer le cardinal Ratzinger, devenu
Benoît XVI, du tordant sobriquet Adolf-II. Et encore, lorsqu'on
connaît la fascination que le Mahomet du Tyrol exerça et exerce encore
sur les officines de désalphabétisation coraniques, on peut se dire
qu'une telle assertion, sur une radio-télévision iranienne,
pakistanaise, syrienne ou saoudienne, a été diffusée à une heure de
grande écoute, en vue d'une hagiographie sans doute ironique de
l'homme de l'Opus Deï, et que celle-ci a pu être captée subséquemment
par l'antenne satellite de Karl Zéro, ou d'un de ses acolytes,
branchée sur les fréquences d'Al-Manar ou d'Al-Jazeera, dont ils ont
du mal à suivre les sous-titres.
À la limite, la sous-humanité «
instruite » de Radio-Islam, ou du site négationniste ARRRGH, voire
quelques névrosé(e)s hitlero-trotskistes, auraient probablement pu, et
sans le moindre cahot « dialectique », s'offrir une telle glissade
vers cette piscine coprolalique où seuls des hommes de télévision
peuvent ainsi sans vergogne s'ébrouer. Il est même quasiment certain
qu'à l'heure où je vous parle, ils ne se sont pas gênés, les pourceaux
adorent s'ébattre dans leurs propres déjections rectales, c'est bien
connu.
Mais les aspirants Reichführer de la
chaîne chirako-mitterrandienne n'ont, en cette matière, ô combien
fécale, de leçons à recevoir de personne.
La grande lessiveuse démocratique
est entrée en action. Les Sections d'Assaut médiatico-culturelles sont
fin prêtes. L'Ordre Vert émet désormais depuis les berges de la Seine.
Nos Goebbels de l'Info se croient
les animateurs de leur marionnettes. Ils semblent ignorer les grands
classiques du film d'épouvante.
Dans la Maison de Cire de la
Modernité, c'est ce qui est inanimé qui peut se prévaloir d'être
vivant, et ce sont ceux qui croient l'être qui s'agitent au bout des
fils du nihilisme.
Nous sommes un certain nombre à
aiguiser chaque jour nos paires de ciseaux.
Bien dégagé derrière les testicules
?
Maurice G. Dantec, pour Ring
Montréal - le 25 avril 2005
http://www.surlering.com/article.php/id/4960
texte hébergé
en 05/05
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