We, the people... Nous, Sa Majesté le Roi des Belges...

Dossier :

Présentation :...je viens avec joie de redécouvrir le site de Maurice Le Dantec  ... surlering.com ... un site d'ensembles-homocoques ... combatif. J'y ai découvert un de ses articles publié à la veille du référendum sur la constitution européenne. ... et qui met en évidence combien dès les premiers mots cette constitution s'annonce comme celle de l'HOMENTRANCHE.... lumineux (comparée à celle des Etatas-Unis ...dans son principe celle de homocoques...)

Extraits :   Ce qu'on a essayé de vous cacher c'est que LES MOTS AVAIENT UN SENS. 400 amendements chargés d'harmoniser ce « machin » qui n'est rien d'autre qu'un comité de syndics de propriété.

We, the people... Nous, Sa Majesté le Roi des Belges...

Vous avez le choix de faire comme les peuples de ce qui fut l'Est communiste en prenant, pour de bon, votre destinée manifestement en main, ou de finir, sans doute assez benoîtement, par disparaître de l'Histoire des hommes.

en z relations ....

ARISTOTE, DESCARTES, KORZYBSKI : TROIS VISIONS DE L'HOMME ET DU MONDE

 

 

 

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Auteur:   Maurice Le Dantec

Source:    http://surlering.com/article.php/id/4961

Date :   Montréal, le 1er mai 2005

     

Extrait de l'article....

 .....

Il y a quelque chose que, je crois, on a essayé de vous cacher, durant toutes ces années, et si on l'a fait avec une telle ardeur et une telle efficience, je suppose qu'il y avait d'excellentes raisons pour cela.

Ce qu'on a essayé de vous cacher c'est que LES MOTS AVAIENT UN SENS.

Et pourquoi donc a t-on fait cela ? Précisément parce que dès que l'on comprend que les mots ont un sens, on saisit qu'ils sont des pensées mises en actes, et qu'ils sont en mesure non seulement de « transformer le monde » (abstraction néo-darwiniste que les sociétés sans avenir emploient communément) mais bien, littéralement, de le faire, ou le défaire.

Il fallait donc vous empêcher de comprendre que tous ces mots, qu'on allait laborieusement empiler telle une tour de briques sans la moindre cohérence, sinon celle du vide, recelaient, en dépit de tous les efforts déployés pour l'anéantir, encore un sens. Il fallait vous empêcher de comprendre que tous ces mots, qu'on allait essayer de vous faire acheter, grâce à une bonne campagne de publicité, étaient en mesure de faire ou de défaire un monde.

Il fallait vous empêcher de penser à la gravité presque indicible de votre acte.

Il fallait vous empêcher de penser tout court, c'est à dire de mettre en mots vos actions, et vos mots en action. Il fallait, par exemple, vous empêcher tout bonnement de LIRE.

De LIRE LES MOTS.

LES VRAIS MOTS.

CEUX QUI ONT UN SENS.

CEUX QUI CRÉENT ET QUI DÉTRUISENT DES MONDES.

Comme je l'ai rappelé plus haut, la « constitution » invertébrée du mollusque que l'on veut fabriquer à Bruxelles est composée d'au moins 400 amendements chargés d'harmoniser ce « machin » qui n'est rien d'autre qu'un comité de syndics de propriété.

On pourrait probablement passer en revue chacun de ces articles, de demi-solde, et y trouver de quoi sustenter notre rire pour quelques siècles mais, je pense que personne ne l'a vraiment noté, notre explosive hilarité aurait dû s'initier bien avant.

Dès l'apparition du CHIFFRE.

400.

C'est à dire plus de 10 fois le volume de la Constitution américaine !

Ce CHIFFRE est un MOT.

Il a un sens.

Un sens ésotérique. Et ce sens est mystérieusement mis en lumière lorsque l'on compare, non pas le volume, ni même le contenu des amendements des deux constitutions, mais tout simplement lorsque l'on s'amuse à LIRE leurs préambules respectifs.

Et même, il faut aller jusque là, comme dans une étude sur les fractales, descendre jusqu'à l'atome fondamental, l'élément « constitutif », c'est à dire aux TOUS PREMIERS MOTS qui ouvrent chacune des deux « constitutions ».

Il faut simplement laisser LES MOTS DIRE CE QU'ILS ONT À DIRE.

La Constitution des États-Unis d'Amérique, rédigée en 1776, commence très exactement par ces mots :

WE, THE PEOPLE...

Un peu plus loin, vous notez l'occurrence d'un : UNDER THE LAW OF GOD.

La "constitution" zéropéenne qu'on a le toupet de vous présenter comme le fondement possible d'une quelconque "union politique" commence, elle, par ces mots ci :

NOUS, SA MAJESTÉ LE ROI DES BELGES, suivis de toute la nomenclature des Chefs d'État, classés par ordre alphabétique (!), c'est à dire de tous ceux qui aujourd'hui vous ordonnent presque de voter comme il faut, bien rangés dans leur mausolée verbal qui préfigure assez bien le colossal tombeau de famille que l'on est en train de vous construire.

We, the people...

Nous, Sa Majesté le Roi des Belges...

Chaque fois qu'un soprano du OUI-OU-RIEN fait désormais élever sa voix de castrat, en dépit des efforts que je prodigue pour échapper aux nouvelles, je ne peux m'empêcher de me répéter ces DEUX PHRASES : We, the people. Nous, Sa Majesté le Roi des Belges.

Répétez les vous aussi, à l'occasion, en cas de doute, si jamais une émission spéciale avec Drucker et Ardisson, improvisée sous la forme d'un Eurothon, finissait par ronger votre instinct, pourtant de plus en plus sûr, au vu des derniers sondages d'opinion.

We, the people...

Nous, sa Majesté le Roi des...

En deux petites locutions, vous avez effectivement le choix, comme illuminé d'une aveuglante clarté.

Avec ces deux préambules, avec ces deux fractales de MOTS DONT LE SENS FAIT OU DÉFAIT LES MONDES, vous avez face à vous l'alternative entre la mort et la vie, entre le faux oui et le vrai non, vous avez le choix entre NEIN ET NIET.

Vous avez le choix de faire comme les peuples de ce qui fut l'Est communiste en prenant, pour de bon, votre destinée manifestement en main, ou de finir, sans doute assez benoîtement, par disparaître de l'Histoire des hommes.

Maurice G. Dantec

Montréal, le 1er mai 2005

 

 

texte hébergé en  07/05

 

 

 

 

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