Langues .....« Le français, au service des sciences »

Dossiers :Le Langage    France

Présentation :...A la demande de Bruno Racine, président du Haut Conseil de l’Education (HCE), Laurent Lafforgue, mathématicien français, professeur permanent à l’Institut des Hautes Etudes scientifiques (IHES), médaille Fields 2002, membre de l’Académie des sciences, a été contraint de démissionner de ce Haut Conseil dont il avait été nommé membre par le président de la République, en raison des vives critiques qu’il a formulées sur les orientations prises par le HCE. ... décembre 2005 ?

Polemia, dans sa lettre de novembre 2005, avait publié un texte magnifique de Laurent Lafforgue sur la défense de la langue française qui est repris ci-dessous et qui met en évidence  la relation étroite entre recherche et langue ...et inversement ..

On trouvera le dossier polémia à ce sujet sous http://www.polemia.com/contenu.php?cat_id=22&iddoc=1128

Extraits :   « Les sciences, dont les racines sont culturelles, seront d’autant plus créatrices qu’elles seront conçues et énoncées dans une pluralité de langues de grande culture. »

En 2100, les Terriens parleront 3 000 langues de moins 96 % d'entre elles ne sont employées que par 3 % des Terriens. Les 10 langues les plus parlées (en première ou deuxième langue) : chinois (1 120 millions de locuteurs), anglais (480), espagnol (320), russe (285), français (265), hindi/ourdou (250), arabe (221), le portugais (188), le bengali (185), japonais (133), allemand (109).

La Guerre des mots .. véritable guerre subversive idéologique qui se déroule actuellement en France par le biais du langage

Parent A et Parent B ..... le 3 mars 2006 le Gouvernement espagnol a décrété que les nouvelles naissances sont désormais à enregistrer dans les registres civils d'Etat et dans les livrets de famille en désignant le père par "parent A", et la mère par "parent B". Les mots père et mère sont désormais désuètes

La cour de justice européenne se rallie à l'idéologie du genre

en z relations .... inter-relation vision du monde et langue ... souverainété ... multiples et un ... vérités symphoniques  ... raison culturelle ... ligne de fronts, nos fronts .....

 
Laurent Lafforgue, un grand ami de la langue française

 

Source:  http://www.polemia.com/contenu.php?iddoc=1112&cat%20id=16

Date :  décembre 2005      

Le numéro de mars 2005 de la revue « Pour la Science » présente, dans sa rubrique « Point de vue », une tribune de Laurent Lafforgue, intitulée « Le français, au service des sciences ».

La Lettre de Polemia a reçu ce texte d’un de ses correspondants. Elle a le plaisir de le présenter à ses lecteurs à qui elle recommande vivement de lire cette tribune iconoclaste et lumineuse.

Mathématicien de renommée internationale, ancien élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, professeur permanent à l’Institut des hautes études scientifiques à Bures-sur-Yvette, Laurent Lafforgue a obtenu la médaille Fields en 2002.

 

« Le français, au service des sciences »

« Les sciences, dont les racines sont culturelles, seront d’autant plus créatrices qu’elles seront conçues et énoncées dans une pluralité de langues de grande culture. »

Les mathématiques sont quasiment la seule science où, en France, les chercheurs continuent à publier couramment leurs travaux dans notre langue. On a coutume de dire que c’est parce que l’école mathématique française occupe dans le monde une position exceptionnellement forte qu’elle peut préserver cet usage. Je suis persuadé que la relation de cause à effet est inverse : c’est dans la mesure où l’école mathématique française reste attachée au français qu’elle conserve son originalité et sa force. A contrario, les faiblesses de la France dans certaines disciplines scientifiques pourraient être liées au délaissement linguistique. Les ressorts de cette causalité appartiennent non pas à l’ordre scientifique, mais à l’ordre humain ; elles ont trait aux conditions psychologiques, morales, culturelles et spirituelles qui rendent possible la créativité scientifique.

Sur le plan psychologique, faire le choix du français signifie pour l’école française qu’elle ne se considère pas comme une quantité inéluctablement négligeable, qu’elle a la claire conscience de pouvoir faire autre chose que jouer les suiveurs et qu’elle ne se pose pas a priori en position vassale. Bref, ce choix est le signe d’une attitude combative, le contraire de l’esprit d’abandon et de renoncement. Cela vaut aussi individuellement : ainsi, pour moi, pendant de longues années de travail, une source de motivation puissante, après l’amour d’un problème difficile et la volonté de percer un peu de son mystère, était le désir d’obtenir une reconnaissance internationale en écrivant dans ma langue, le français. Bien sûr, un esprit combatif ne garantit pas le succès, mais il est nécessaire : comme dit le proverbe chinois, les seuls combats perdus d’avance sont ceux qu’on ne livre pas.

Sur le plan moral, c’est-à-dire sur le plan des valeurs qui est plus important encore, le choix du français, ou plutôt l’attitude détachée vis-à-vis de la langue actuellement dominante dans le monde, signifie qu’on accorde plus d’importance à la recherche en elle-même qu’à sa communication. En d’autres termes, on écrit pour soi-même et pour la vérité avant d’écrire pour être lu — l’amour de la vérité passe avant la vanité. Il ne s’agit pas de renoncer à communiquer avec les autres : la science est une aventure collective qui se poursuit de siècle en siècle, et même le plus solitaire des chercheurs dépend complètement de tout ce qu’il a appris et continue à recevoir chaque jour. Mais refuser d’accorder trop d’importance à la communication immédiate, c’est se souvenir du sens de la recherche scientifique.

Le plan culturel et spirituel est le plus difficile à saisir, le plus hasardeux. Pourtant, il est peut-être le plus important de tous, celui où il y a le plus à perdre mais aussi à gagner. La créativité scientifique est enracinée dans la culture, dans toutes ses dimensions — linguistique et littéraire, philosophique, religieuse même. Werner Heisenberg, fils d’un professeur de grec et l’un des fondateurs de la mécanique quantique, en a témoigné dans ses écrits autobiographiques, où il insiste constamment sur l’importance de la culture générale, du rôle qu’ont joué dans sa vie de physicien ses lectures philosophiques — en particulier Platon, qu’il lisait en grec. Alors, gardons la diversité linguistique et culturelle dont se nourrit la science.

Dans notre monde industriel, nous pouvons penser que la science aussi est devenue industrielle et que nous autres scientifiques ne sommes plus que des techniciens interchangeables… Si nous pensons cela, le destin de la science française est clair : elle tendra de plus en plus à ne représenter dans la science mondiale que ce qu’autorise le poids démographique de la France, c’est-à-dire… un pour cent !

Or ce point de vue est faux, ou plutôt il ne vaut que pour ceux qui y croient. Depuis toujours, la créativité intellectuelle a été le fait d’une proportion infime de la population dans quelques lieux privilégiés. On ne peut contraindre l’esprit à souffler à nouveau dans notre pays, aussi brillant qu’ait été le passé de celui-ci ; mais une condition nécessaire est de faire résolument le choix de la singularité, de l’approfondissement de notre culture, qui s’est tant distinguée au cours des siècles et dont le cœur est la langue française. Ainsi seulement garderons-nous une chance de rester ou redevenir originaux, de contribuer à la connaissance, et d’être au service de l’universalité. ».

Laurent Lafforgue

Source : « Pour la Science » (mars 2005).

http:/www.accentgrave.org/article.php3?id_article=161

© Polemia

31/10/05

 

 

 

texte hébergé en  12/05

 

 
En 2100, les Terriens parleront 3 000 langues de moins

LE MONDE | 31.12.05 |

La linguiste Colette Grinevald est chercheur au laboratoire dynamique du langage de l'Institut des sciences de l'homme Lyon-II. Spécialiste du monde amérindien, elle a aidé l'Unesco à définir les critères de vitalité des langues

Environ 6 000 langues sont parlées sur Terre. Combien en restera-t-il à la fin du siècle ?

Chiffres

6 000 langues sont parlées dans le monde. 96 % d'entre elles ne sont employées que par 3 % des Terriens.

En 2000, 1 995 langues étaient utilisées en Afrique, 1 780 en Asie, 1 250 en Amérique, 1 109 en Nouvelle-Guinée, 234 en Australie, 250 dans le Pacifique, 209 en Europe.

Les 10 langues les plus parlées (en première ou deuxième langue) : chinois (1 120 millions de locuteurs), anglais (480), espagnol (320), russe (285), français (265), hindi/ourdou (250), arabe (221), le portugais (188), le bengali (185), japonais (133), allemand (109).

En 2050, 166 millions des 15-24 ans parleront le chinois. Viendront ensuite l'hindi/ourdou (74), l'arabe (72), l'anglais (65), l'espagnol (63), le portugais (32), le bengali (32), le russe (15), le japonais (11), le malais (10).

Sur internet

www.teluq.uquebec.ca/diverscite/entree.htm

Langues mayas : www.okma.org/

À lire

Halte à la mort des langues, de Claude Hagège, Poches Odile Jacob, 2002, 381 p., 10 €.

Ces langues, ces voix qui s'effacent, de Daniel Nettle et Suzanne Romaine, éd. Autrement, 2003, 240 p., 19 €.

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Le rythme de disparition s'accélère. D'ici un siècle, la moitié des langues parlées actuellement dans le monde auront disparu. C'est une estimation basse. En Australie et sur le continent américain, cette proportion sera bien plus élevée, de l'ordre de 90 %.

Avant l'arrivée des Blancs, 300 langues étaient parlées dans ce que sont aujourd'hui les Etats-Unis. En 1992, il n'y en avait déjà plus que 175 utilisées par au moins une personne. On estime que cinq seulement auront survécu à la fin du XXIe siècle. Même l'avenir du navajo est incertain, et pourtant c'est aux Etats-Unis la langue indigène qui a le plus de locuteurs, environ 120 000. Elle est de moins en moins apprise par les enfants.

Pourquoi cette accélération ?

La globalisation économique entraîne un exode rural des populations indigènes. Elles se perdent dans les villes et ne peuvent perpétuer leurs traditions et leur modèle familial. Dans le monde amérindien, les parents sont persuadés que parler une langue indienne est un handicap pour avoir un travail.

Cette pression est aussi psychologique sur fond d'idéologie encore dominante du bienfait du monolinguisme dans un Etat-nation. Certains "monolingues" voient dans le multilinguisme un signe de division des capacités intellectuelles.

Quelles langues risquent de disparaître ?

Une langue est menacée, selon les linguistes, si elle n'a plus de locuteurs d'ici la fin du XXIe siècle. C'est le cas d'une centaine de langues en Europe et autant en Amérique du Sud, selon l'Atlas publié par l'Unesco. Le breton, le franco-provençal ou le poitevin saintongeais sont ainsi "sérieusement en danger". Parfois, une langue paraît vivace car elle est utilisée par des millions de locuteurs, comme les langues quechua en Amérique du Sud. Mais celles-ci sont déjà, dans certaines régions en Equateur et au Pérou, comme des morts-vivants : aucune personne de moins de 20 ans ne les apprend ou ne veut les parler.

Quelles seront les conséquences ?

De nombreuses connaissances captées par ces langues vont se perdre. Comme les propriétés des plantes vénéneuses en Amazonie ou celles qui peuvent avoir un intérêt dans la pharmacopée. Les langues apportent également une ouverture d'esprit. Elles permettent de voir différemment le monde et de montrer les facettes les plus diverses du génie humain. Au Guatemala, par exemple, je travaille sur le popti', en péril, qui classifie tous les objets par la matière dont ils sont faits.

Que dire des répercussions sociologiques...

Cela peut créer de réels problèmes identitaires. La langue permet de s'ancrer dans une histoire, un lieu. Beaucoup d'Amérindiens ont dû renier leur langue maternelle au profit de l'anglais ou de l'espagnol. Cela crée ce qu'on appelle de l'anomie, un entre-deux linguistique et culturel, où aucune des deux langues n'est maîtrisée. Cette situation peut devenir source de violence et entraîne chez les Amérindiens diverses formes d'autodestruction, comme l'alcoolisme et le suicide. J'ai observé le même phénomène aux Etats-Unis chez de jeunes Mexicains et Portoricains. Je reconnais parfois en France ce même type de malaise chez certains étudiants maghrébins qui ne connaissent pas l'arabe et chez des sourds qui revendiquent la langue des signes sans dominer le français écrit. On apprend mieux toute autre langue si on peut être fier et bien ancré au départ dans la sienne.

Quel rôle joue Internet ?

Un rôle double, tout à la fois poison et antidote, facteur d'uniformisation mais aussi de diversité. Il existe par exemple de plus en plus de sites Internet de langues amérindiennes gérés par des Indiens, pour des Indiens. Au Guatemala, une collègue linguiste a passé plus de dix ans à former des Mayas qui sont devenus linguistes et s'occupent d'un site en espagnol et plusieurs langues mayas. Leur travail prolonge le combat de Rigoberta Menchu (Prix Nobel de la Paix en 1992) qui a permis une reconnaissance officielle des 28 langues mayas.

Quelles seront les langues majoritaires à la fin du siècle ?

L'anglais bien sûr, l'espagnol, à cause de l'Amérique du Sud, l'arabe, puis des langues d'Asie, comme le chinois et l'hindi. Sur le continent africain, le swahili, le wolof sont en plein essor et avalent les langues de la région.

Y aura-t-il une langue mondiale ?

Oui, probablement l'anglais, avec un statut de langue véhiculaire : une seconde langue relativement simplifiée, adaptée au commerce et aux échanges scientifiques, mais pas faite pour faire la cour, par exemple.

De nouvelles langues vont-elles apparaître ?

Très peu je pense. La formation d'une langue est un processus lent, en plusieurs étapes. La première est la création d'un "pidgin", un code inventé généralement pour faciliter les échanges commerciaux. Il peut, au bout d'une ou deux générations, devenir un "créole", doté d'un vocabulaire mixte et d'une grammaire relativement simplifiée. Très peu ensuite se développent au point de devenir des langues officielles, comme ce fut le cas du tok pisin, en Mélanésie, ou de l'haïtien. Il existe d'ailleurs de plus en plus de formes créolisées de l'anglais, en Inde par exemple, ou en Afrique.

Où en sera le français à la fin du siècle ?

Le français ira bien, mais les Français devront parler plusieurs langues. Regardez le Danemark, où la moitié du cursus universitaire se fait en anglais : il n'y a pas de confusion, les Danois parlent danois entre eux et utilisent l'anglais car personne d'autre dans le monde ne parle leur langue. Le multilinguisme est parfaitement à la portée de l'intellect humain. Les enfants sont tous capables d'apprendre trois ou quatre langues.

Propos recueillis par Laure Belot et Hervé Morin

Article paru dans l'édition du 01.01.06

Auteur:   Emmanuel Ratier

Source:  Faits et Documents

Date : 1/15 avril 2006   

Aux Editions de la Forêt (87 montée des Grapilleurs, 69380 Saint-Jean-des-Vignes), parution (avec une préface du Pr Jean Haudry) de La Guerre des mots (bibliographie) d'Ivan Karpeltzeff. Il s'agit d'une remarquable étude (par ailleurs très drôle) sur la véritable guerre subversive idéologique qui se déroule actuellement en France par le biais du langage et la volonté de certains d'utiliser et de favoriser certains mots (« citoyen», «négationnisme», «pluriculturel», «démocratie», (étranger», etc.) ou d'en faire disparaître d'autres (« honneur», «patrie» , etc.

 

Quand l'idéologie a engendré la folie. Dépêche de l'UNEC :

"Zapatero devient fou. On savait qu'il était fanatiquement pro-rouge, anti-catholique et pro-gay. Mais maintenant il a pété les plombs. Il veut interdire les termes "père" et "mère" dans la législation en donnant ainsi la preuve que les unions homosexuelles sont vraiment anti-familiales. En 2005 une loi avait promulgué la légalité des "mariages" entre personnes du même sexe, pourtant seuls 500 couples se sont formés suite à cette nouvelle loi: une minorité infime! Mais le soutien du gouvernement est total voire sectaire. On leur a accordé même le droit d'adopter des enfants, chose inouïe dans le reste de l'Europe. L'argument suprême des Socialistes : la famille a changé avec les temps, et ainsi le mariage.

Et le 3 mars 2006 le Gouvernement espagnol a décrété que les nouvelles naissances sont désormais à enregistrer dans les registres civils d'Etat et dans les livrets de famille en désignant le père par "parent A", et la mère par "parent B". Les mots père et mère sont désormais désuètes [sic]. Rien que ça!

Bientôt on aura "Grand-A" et "Grand-B"... Ceci n'empêche pas le Gouvernement de se dire "au fond pro-familial". Il paraît que même les associations féministes et lesbiennes refusent ces ordonnances anti-familiales. Espagne catholique, où vas-tu?"

27 avril 2006

La cour de justice européenne se rallie à l'idéologie du genre

Le refus d'accorder une pension à une transsexuelle passée du sexe masculin au sexe féminin viole le droit communautaire. C'est en substance ce qu'a décidé la Cour de justice des Communautés européennes en jugeant illégale une loi britannique accordant les droits de retraite des transsexuels en fonction de leur sexe d'origine.

La plus haute cour européenne a estimé que "le droit de ne pas être discriminé en raison de son sexe était un droit fondamental". Soit, mais en l'occurence, Margaret Richards est un homme ! Le Britannique Sarah Margaret Richards a subi en 2001 une opération de changement de sexe. 'Il' a demandé en 2002 à bénéficier de la retraite à son 60e anniversaire alors que la loi britannique considère que les hommes doivent attendre 65 ans pour en bénéficier, contre 60 ans pour les femmes.

Le Cour a tranché que, bien que né de sexe masculin, Sarah Margaret Richards devrait être traitée comme une femme. La Cour reconnaît donc l'idéologie du genre, laquelle considère que les humains sont sexuellement polymorphes et qu'il n'y a donc plus d'identité sexuelle !

 

 

 

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