Ferrières (77) - 31/08/08 - Discours de Sylvain
GLIOZZO
L'identité européenne
Discours à la Xe université d'été du MNR
"L'Europe est une culture ou elle n'est pas grand-chose"
Denis de Rougemont
Introduction
Combien j'aurais aimé discourir sur l'identité européenne à la manière
d'un Jean de Brem. Vous savez, "…chaque geste que vous ferez vers une
Europe unifiée protègera un peu plus le trésor du monde. Taxez-moi de
romantisme. Qu'importe! Pour moi le trésor du monde, c'est une infante
de Vélasquez, un opéra de Wagner ou une cathédrale gothique…".
Magnifique! Jean fut le dernier de cette lignée de clercs, d'artistes et
d'écrivains qui se reconnaissaient profondément européens et se
sentaient chez eux partout en Europe. "Tous voulaient célébrer une
Europe lyrique et fraternelle, bien loin de toutes les préoccupations
économiques et politiciennes qui plomberont le projet officiel
d'unification continentale."
J'aurais voulu poursuivre dans cette veine mais j'avoue que très vite
j'en ai perdu le contrôle. Mes réflexions me ramenaient sans cesse dans
le sillon de l'Europe d'aujourd'hui, cette Europe que nous ne voulions
pas mais pour laquelle nous nous battons.
J'abandonne à regret Jean de Brem parce que nous sommes d'abord un parti
politique avant d'être un cercle d'intellectuels. D'importantes
élections européennes se profilent à l'horizon. Mon intervention les a
en point de mire. L'identité n'y apparaîtra qu'en filigrane.
Le rêve européen
Si je lie UE et identité européenne, c'est parce que l'Union a tué le
rêve européen incarné par nos écrivains de nos avant-guerres et de tous
bords politiques. Romain Rolland, "Tous les peuples d'Europe
appartiennent à la même famille", Paul Valéry, "Toute race et toute
terre qui a été successivement romanisée, christianisée et soumise,
quant à l'esprit, à la discipline des Grecs est absolument européenne",
Pierre Drieu la Rochelle, "l'Europe ne peut pas vivre sans ses patries
et, certes, elle mourait si en les tuant elle détruisait ses propres
organes; mais les patries ne peuvent plus vivre sans l'Europe. Nées de
l'Europe, elles doivent retourner à l'Europe".
Ces intellectuels, et bien d'autres, nourrissaient le même espoir.
Autour des mêmes valeurs de civilisation, réunir toutes les consciences,
toutes les forces et les talents pour une "patrie intellectuelle et
morale où se crée enfin l'âme européenne" . Utopie d'intellectuels?
nostalgie des grands empires pour certains? Ce rêve est resté dans les
limbes et, sur les décombres de la guerre et sous les menaces
soviétiques, un projet marchand délesté de tout l'héritage historique,
culturel et religieux a vu le jour.
Les Etats-Unis, "puissance européenne"
Malheureusement pour cette Europe exsangue de l'après-guerre, c'est
Washington qui appuie et finance les courants de pensée pro-européens et
fédéralistes comme le Mouvement pour les Etats-Unis socialistes d’Europe
de Jean Monnet et le Mouvement européen international présidé
aujourd'hui par Pat Cox ancien président du Parlement européen.
Le réseau du Mouvement Européen International s'étend non seulement à
tous les Etats membres de l'UE mais aussi à certains de leurs voisins.
Actuellement, le Mouvement Européen se compose de 41 conseils nationaux.
Il comprend également des organisations de la société civile travaillant
dans différents secteurs (organisations de jeunesse, organisations
fédéralistes, syndicats, ...) et des partis politiques européens.
La première grande réalisation du Mouvement Européen fut la création du
Conseil de l'Europe en Mai 1949.
L'une de ses fonctions principales pendant la période allant des années
cinquante aux années quatre-vingt dix fut la création de think-tanks et
d'un réseau de mobilisation dans les pays démocratiques de l'Europe
ainsi que dans les pays soumis à des régimes totalitaires.
Depuis 1948, le Mouvement Européen joue un rôle essentiel dans le
processus de l'intégration européenne en influençant les institutions
européennes et nationales. Il a lutté pour l'élection du Parlement
Européen au suffrage universel direct, puis pour le Traité sur l'Union
Européenne et la Constitution Européenne.
Son objectif est l'établissement d'une Union Européenne fédérale.
Aujourd'hui, le MEI est représenté dans 44 pays européens et regroupe 23
associations internationales.
Déjà en mai 1948, quelques fonds du plan Marshall vont servir à
l’organisation du congrès de la Haye. A partir du printemps 1949, la
machine se met en place. Les subventions américaines pleuvent sur les
mouvements pro-européens et le Conseil de l’Europe nouvellement créé à
Strasbourg. Peu à peu et par le biais de circuits financiers
labyrinthiques, les pro-européens empochent entre 1949 et 1951
l’équivalent de 5 millions d’euros . La machine est en place et attend
son heure.
En 1972, année de l'entrée de l'Angleterre dans la Communauté, sous le
masque européen, c'est le début de la construction européenne
transatlantique qui aurait pu sonner le glas de l'Europe des Européens
sans les réactions salutaires de la France, des Pays-Bas et de
l'Irlande.
Retrouver son âme
Il ne s'agit pas de vouer aux gémonies l'UE. Après tout, elle n'est que
ce que les nations qui la composent ont voulu qu'elle soit. Mais il
s'agit d'affirmer avec force que ce projet n'est pas européen et que
l'Europe y perd son âme . Certains le souhaitent. Ce sont les
européistes qui déclarent comme pour se dédouaner de tout reniement, de
toute trahison :
"L'Europe n'a jamais su ou pu se définir géographiquement,
culturellement ou spirituellement"
"L'Europe n'existe pas, elle n'est ni un continent, ni une culture, ni
un peuple, ni une histoire"
Pour eux, il n'y a pas plus d'Europe que d'Européens et pas plus
d'identité que d'âme européennes. Comment alors être surpris par ces
traités abscons qui ne se référent d'aucune manière à la communauté de
civilisation qui est la nôtre.
L'identité européenne n'a pas vocation à se substituer à l'identité
nationale. Elle représente pourtant l'indispensable soubassement
culturel et identitaire commun à toutes nos nations.
La grande Europe, souveraine, puissante et respectée que nous appelons
de nos vœux ne peut se construire que si tous ses peuples entrent en
communion et se reconnaissent profondément européens.
Tel n'est pas le cas aujourd'hui parce que les Européens, cette
communauté de race blanche, de culture gréco-latine et de religion
chrétienne qui a tout découvert, tout inventé dans tous les domaines des
arts et des sciences ne se reconnait plus dans le discours des
européistes. L'antienne "droits de l'homme-repentance" équivaut à ne
plus se remémorer le passé de l'Europe que comme un crime, ce qui
conduit soit à l'amnésie programmée, soit à se vider encore plus de soi
.
Droits de l'homme-repentance d'un côté, contestation de l'idée même
d'une identité européenne de l'autre, voilà l'état d'esprit de ceux qui
font l'Europe aujourd'hui.
Alors, les peuples d'Europe, qui se souviennent qu'ils étaient jadis
puissants et maîtres du monde, attendent des jours meilleurs pour
pouvoir exprimer leur fierté aujourd'hui refoulée.
L'européanité
Pour retrouver le chemin de l'européanité, pour ne jamais oublier ce que
nous sommes, il est impératif de modifier ou de compléter les textes
fondamentaux sur trois points.
1 – L'héritage
En préambule des textes, la référence actuelle aux "héritages culturels,
religieux et humanistes de l'Europe" n'a rien de spécifiquement
européen. C'est une formule universelle vide de sens. L'identité
européenne n'est pas une identité universelle. Elle a des caractères
spécifiques que les Européens assument et veulent défendre.
Il faut revenir à nos racines grecque et latine mais aussi celte,
germanique, scandinave et slave. Et bien sûr à la chrétienté. Et que
l'on ne se méprenne pas sur le mot chrétien, c'est le concept de laïcité
chrétienne dont il s'agit. On est euro-chrétien non pas de confession
mais de culture parce que le christianisme est historiquement fondateur
de la culture et de l'identité européennes bref de la civilisation
occidentale.
Doit-on rappeler que les sommets inégalés de la création artistique
offerts à l'humanité tout entière sont à la gloire de la chrétienté et
que ces miracles tant en architecture, en peinture, en sculpture ou en
musique sont le fruit de notre génie européen? Citez-moi d'autres
sommets dédiés à d'autres religions. Citez-moi d'autres Michel-Ange et
d'autres Mozart non européens.
Ignorer la chrétienté dans nos textes fondamentaux relève de la
forfaiture.
2 – Les frontières
Il est éprouvant pour l'esprit de constater que les institutions
européennes ne veulent toujours pas délimiter les contours de l'Europe.
Comment susciter un sentiment d'appartenance à un territoire non défini?
Plaider pour des frontières ne signifie pas vouloir construire des
barrières : il s'agit simplement de plaider pour des repères d'identité
et des repères politiques.
Rappelons les critères d'adhésion à l'UE, l'article 49 du TUE
(Maastricht) :
"Tout État européen qui respecte les valeurs visées à l'article 2
[respecter les principes de liberté, de démocratie, de respect des
droits de l'homme et des libertés fondamentales, et de l'État de droit]
et s'engage à les promouvoir peut demander à devenir membre de l'Union."
Cela semble clair mais en réalité ça ne l'est pas du tout. En effet,
l'UE refuse obstinément de donner une définition au qualificatif
"européen". Dans ces circonstances, si l'Islande, peuplée à l'origine de
Scandinaves, peut adhérer à l'UE, d'autres pays comme Israël ou pourquoi
pas la Nouvelle-Zélande peuvent légitimement poser leur candidature. Il
y a d'ailleurs un précédent avec l'adhésion de Chypre, pays d'Asie
mineure et en plus politiquement problématique à cause de la division de
l'île. Je vous rappelle que la Force des Nations Unies chargée du
maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) créée en 1964 est toujours en
place.
Mais les critères d'éligibilité de Chypre pourront un jour se retourner
contre les négateurs de l'européanité. Voici un extrait des conclusions
de l’avis de la Commission sur la demande d’adhésion de la République de
Chypre rendues à Bruxelles le 30 juin 1993.
"La situation géographique de Chypre, les liens profonds qui, depuis
deux millénaires, situent l’île aux sources même de la culture et de la
civilisation européenne, l’intensité de l’influence européenne tant dans
les valeurs communes au peuple chypriote que dans l’organisation de la
vie culturelle, politique, économique et sociale de ses citoyens,
l’importance des échanges de toute nature entretenus avec la Communauté
confèrent incontestablement un caractère et une identité européenne à
Chypre et confirment sa vocation à appartenir à la Communauté." […]
L'Union n'a pas vocation de s'étendre à l'infini et je propose qu'on en
finisse avec les discussions byzantines sur les frontières de l'Europe.
Peut-être serait-il opportun d'exercer notre droit de pétition au niveau
européen pour demander au président de la Commission que l'Union adopte
la nomenclature de l'ONU. Seuls, ces pays pourraient être membres de
l'UE avec une dérogation pour Chypre.
Pour les Nations-Unies, l'Europe comprend la Russie et s'arrête au
versant nord de la chaîne du Caucase. Pour les Nations-Unies, les trois
pays caucasiens ainsi que la Turquie ne font pas partie de l'Europe .
http://europa.eu/scadplus/european_convention/democracy_fr.htm
http://unstats.un.org/unsd/methods/m49/m49regnf.htm
http://esa.un.org/unpp/index.asp?panel=5#Europe
Si Bruxelles ne veut pas de cette Europe naturelle, évidente et
historique c'est parce que le scénario qui est en cours et dont on ne
parle pas à l'opinion publique est le scénario qualifié "d'américain"
car il décrit la vision américaine de l'Union. Les USA ont une idée bien
précise de ce à quoi l'UE devrait ressembler. Elle inclurait à terme
tous les Etats du Conseil de l'Europe sauf la Russie. La seule question
à la discrétion des Européens serait d'inclure ou non les pays du
Caucase.
3 – La défense
Comment susciter un sentiment de citoyenneté européenne alors que c'est
aux Etats-Unis qu'il revient d'assumer la souveraineté, au sens le plus
politique et le plus existentiel du terme, en lieu et place des Etats
européens? L'OTAN demeure la seule instance de défense collective en
Europe. Il doit être mis fin à cette situation par une véritable
politique européenne de sécurité et de défense commune (PESD) avec les
budgets appropriés. Inutile de parler des retombées civiles
considérables et des conséquences appréciables pour nos économies.
L'Alliance atlantique n'a plus de justification sinon de servir les
craintes névrotiques des Etats-Unis vis-à-vis de la Russie. Pas plus que
ce n'est aux Américains qu'il incombe de déployer un bouclier
antimissile sur le sol européen. Pas plus que ce n'est aux Américains
d'exiger qu'un pays candidat à l'UE devienne préalablement membre de
l'OTAN comme ce fut le cas pour les PECO.
C'est sur ces trois piliers, héritage, frontières et défense que devrait
reposer les institutions de cette nouvelle grande Europe, l'UE. Leur
prise en compte représente la condition sine qua non pour que l'Europe
devienne la véritable maison commune de tous les peuples qui la
composent retrouvant en cela leur européanité perdue au siècle dernier
dans les méandres du soviétisme et de l'atlantisme.
Conclusion
En ignorant nos racines et nos frontières et en confiant notre sécurité
à l'étranger, l'UE a réussi ce tour de force de créer une problématique
identitaire là où elle n'existait pas.
Qu'est-ce que l'Europe? Où sont ses limites? Y a-t-il une identité
européenne? Mais ces questions, aujourd'hui récurrentes, personne ne se
les posait il y a quinze ou vingt ans tant les réponses paraissaient
évidentes.
Faut-il être grand clerc pour savoir et admettre que nous devons tout à
notre héritage gréco-romain considérable au niveau de la philosophie et
de l'analyse politique pour les Grecs, au niveau du droit pour les
Romains, à notre héritage indo-européen, dont subsistent quelques traces
dans le basque, le hongrois, l'estonien et le finlandais. Quant à notre
héritage chrétien, il est le fondement et aujourd'hui encore
l'originalité de l'identité européenne.
Ces héritages sont communs à tous les peuples d'Europe et notre
civilisation qui a vu le jour dans le creuset méditerranéen et romain a
atteint son apogée dans le creuset de l'occident chrétien pour donner ce
territoire de haute culture qui a fécondé l'esprit européen.
Revendiquer son appartenance à la patrie du savoir, des arts et des
sciences, c'est cela l'identité européenne. C'est aussi reconnaître
l'autre européen comme un européen authentique et partager avec lui les
mêmes valeurs de civilisation, la même morale. Certes, c'est une
identité de moindre intensité émotionnelle et affective que l'identité
nationale mais il n'est pas pertinent de les comparer. L'une est
intellectuelle et spirituelle, l'autre est innée et charnelle. Dans
l'une on exprime son européanité, dans l'autre sa nationalité.
L'Europe est devenue une grande cause, œuvrons tous ensemble pour que
ces deux identités se rapprochent l'une de l'autre et nous protègerons
ainsi un peu plus le trésor du monde.
Le Testament d'un Européen. Ed. de la Table Ronde, 1964
Sous-titré "L'épopée européenne par un soldat de l'Europe"
Tome 1, Introduction à l'histoire de l'Europe, pages 15 et 16
[…]
La première moitié de cet ouvrage est donc l'Histoire de notre peuple,
source de réflexions et d'exemples. Il faut, en effet, se plonger dans
le passé pour comprendre le présent. Il faut voir agir le Bas-Empire et
Byzance pour savoir comment meurent les civilisations. Il faut connaître
les campagnes de Léonidas, Scipion, Charles Martel, Maurice de Saxe et
Jean Sobieski pour savoir comme on les sauve. Il faut revivre les
exploits d'Alexandre, de César, de Charlemagne, de Fernand Cortez et de
Bonaparte pour savoir comme on les édifie par l'épée. Vous lirez dans la
seconde partie de ce livre mon angoisse, qui doit être la vôtre,
lecteurs, devant la terrible menace qui pèse sur nos vies et sur notre
civilisation. Vous lirez aussi ma foi inébranlable dans la Renaissance
de l'Europe chrétienne victorieuse, dont l'énergie naîtra dans la
défaite, de même que l'Europe médiévale est née de la décadence romaine.
Vous aurez, comme moi, foi en l'avenir de votre patrie déchirée et
martyrisée de Leipzig à Sofia et de Belgrade à Königsberg. Dieu ne nous
aidera que si nous nous aidons nous-mêmes, les hommes étant les artisans
de leur destin. Darius a reculé devant les Grecs. Attila devant les
Gallo-Romains. Gengis Khan et Tamerlan sont morts aux portes de la
chrétienté immortelle ; le communisme asiatique, j'en suis certain, se
brisera un jour devant la citadelle Europe, si l'Homme Blanc la relève
et la fortifie. Quelques hommes ont fait le premier geste, lecteurs, et
l'Europe se construit, trop lentement cependant pour échapper au danger.
Vous ferez le second pas, sachant que la foi soulève les empires, pour
sauver notre civilisation du chaos. Chaque geste que vous ferez vers une
Europe unifiée protègera un peu plus le trésor du monde.
Taxez-moi de romantisme. Qu'importe ! Pour moi, le trésor du monde,
c'est une infante de Vélasquez, un opéra de Wagner ou une cathédrale
gothique. C'est un calvaire breton ou une nécropole de Champagne. C'est
le romancero du Cid ou le visage hugolien de "l'enfant grec". C'est le
tombeau des Invalides ou le grand aigle de Schönbrunn, l'Alcazar de
Tolède ou le Colisée de Rome, la Tour de Londres ou celle de Galata, le
sang de Budapest ou le quadrige orgueilleux de la porte de Brandebourg,
devenu le poste frontière de l'Europe mutilée. Pour ces pierres, ces
aigles et ces croix; pour la mémoire de l'héroïsme et du génie de nos
pères; pour notre terre menacée d'esclavage et le souvenir d'un grand
passé, la lutte ne sera jamais vaine. Frêle Geneviève de Paris, patronne
de l'Europe, seule contre les hordes de l'Est, tu symbolises notre
esprit de résistance. Et toi, Alexandre, vainqueur blond au visage de
dieu, Macédonien aux dix mille fidèles, toi qui conquis le monde
oriental avec ta foi et ton épée, debout, contre le Destin et
l'Histoire, tu symboliseras peut-être un jour le triomphe de l'Europe
impériale…
Sylvain GLIOZZO
Sources et références :
Suisse (1906-1985), publie en 1961 un livre capital, Vingt-huit siècles
d'Europe, soulignant l'importance fondamentale de la pensée grecque dans
l'élaboration de notre civilisation et écrit : "Pour moi, comme pour
tant de Suisses, passer de la petite patrie à la plus vaste, ce n'est
pas infidélité à ma race, à mon clos natal. C'est aimer plus loin dans
le même sens."
Jean Mabire - Les citations des deux premiers § sont tirées du n°20
sept-oct. 2005 de la NRH "l'Europe des Européens" ainsi que la note sur
Denis de Rougemont.
Romain Rolland
http://www.europeanmovement.org
Selon Frédéric Charpier "La CIA en France" (Le Seuil)
Janvier 2008, scandale des directives américaines à la présidence
slovène de l'UE au sujet du Kosovo.
Thierry de Montbrial in Politique étrangère, année 2004, vol.69, n°3,
p.501
Jacques Attali in Europe(s) Fayard
Alain de Benoist, in Le spectacle du monde Janvier 2008
Il devra en outre remplir les 3 critères de Copenhague : institutions
stables, économie de marché viable, adoption de l'acquis communautaire
(l'Union européenne telle qu'elle existe aujourd'hui).
http://www.ambafrancechypre.org/spip.php?article294
Article 11 §4 Des citoyens de l'Union, au nombre d'un million au moins,
ressortissants d'un nombre significatif d'États membres, peuvent prendre
l'initiative d'inviter la Commission européenne, dans le cadre de ses
attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions
pour lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'Union
est nécessaire aux fins de l'application des traités.
L'ONU a quand même pris la précaution d'indiquer sur son site : " Les
appellations employées sur ce site et la présentation des données qui y
figurent n'impliquent de la part du Secrétariat de l'Organisation des
Nations Unies aucune prise de position quant au statut juridique des
pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au
tracé de leurs frontières ou limites.
La répartition des pays ou des groupes en groupes particuliers ne
représente qu'une commodité à des fins statistiques et ne présume en
aucune manière d'une quelconque affiliation politique ou autre de la
part des pays ou des territoires."
En plus des 27, Albanie, Andorre, Arménie, Azerbaïdjan,
Bosnie-Herzégovine, Croatie, Géorgie, Islande, Macédoine, Liechtenstein,
Moldavie, Monaco, Monténégro, Norvège, Russie, Saint Marin, Serbie,
Suisse, Turquie, Ukraine. Pays candidat : Bélarus.
OTAN, 26 Etats membres dont 21 de l'UE, Allemagne, Belgique, Bulgarie,
Canada, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, France, Grèce, Hongrie,
Islande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas,
Pologne, Portugal, Rép.tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie,
Slovénie et Turquie. (en gras non UE)
Selon le dernier eurobaromètre avril 2008, en France
pour contre nsp
Politique étrangère commune 64% 26% 10%
PESD 79% 15% 6%
Elargissement 31% 60% 9%
Turquie 19% 71% 10%
Jean-Nicolas Marcetteau de Brem, dit Jean de Brem, est né à Paris le 2
août 1935. Sur la colline Ste-Geneviève, près du Panthéon, le 18 avril
1963, le jeune homme de 27 ans tombe sous les balles des policiers
parisiens alors qu'il tentait de voler une voiture pour s'enfuir. Pour
lui arracher les secrets qu'il venait d'avaler, ils lui percent la gorge
sans plus de façon. La presse ne trouva rien à redire.
C'était 37 jours après l'exécution de son ami Jean Bastien-Thiry, 37
jours, le temps qui a séparé l'exécution de Brasillach de la mort de
Drieu…
Après une brillante campagne en Algérie, lieutenant parachutiste, il
participe à l'opération de Suez. Démobilisé, il entre en journalisme.
Convaincu du déclin de notre civilisation, il rejoint l'OAS-Métro dès sa
création. Mais déjà il ne voit d'issue que dans l'union étroite des
nations européennes.
Le 6 mars 1963, il assassine devant son domicile le banquier Henri
Lafond, président de la Banque de l'Union Parisienne, qui avait refusé
de témoigner en faveur des accusés lors des procès du Petit-Clamart, lui
assénant avant de tirer: « de la part de Bastien-Thiry! ».
Jean de Brem a laissé un livre "Le Testament d'un Européen" publié à
titre posthume (1964) par les Éditions de la Table ronde. Il rêvait
d’une autre Europe, d’une Europe où toutes les nations auraient donné le
meilleur de notre histoire commune. Il était par ailleurs le cousin
d'Olivier Guichar