Alger (Dr. John) « La
guerre de l'information est l'ensemble des
actions entreprises dans le
but d'obtenir la supériorité de l'information,
en affectant les
informations, le traitement de l'information et les
systèmes d'information de
l'ennemi, tout en protégeant ses propres
informations, traitements de
l'information et systèmes d'information. »
Arendt (Hannah) « Faire de
la présentation d’une image la base de
toute politique, - chercher,
non pas la conquête du monde, mais à
l’emporter dans une bataille
dont l’enjeu est « l’esprit des gens », -,
voilà quelque chose dans cet
immense amas des folies humaines
enregistrées par l’histoire.
»
Bernays (Edward) " Si nous
comprenons les mécanismes et les mobiles
propres au fonctionnement de
l'esprit de groupe, il devient possible de
contrôler et d'embrigader les
masses selon notre volonté et sans qu'elles
en prennent conscience. La
manipulation consciente et intelligente des
habitudes et des opinions
organisées des masses est un élément
important dans une société
démocratique. Ce mécanisme invisible de la
société constitue un
gouvernement invisible qui est le véritable pouvoir
dirigeant de notre pays. Ce
sont les minorités intelligentes qui se
doivent de faire un usage
systématique et continu de la propagande ".
Elias (Norbert) "La
monopolisation de la violence crée dans les espaces
pacifiés un autre type de
maîtrise de soi ou d'autocontrainte. Au
mécanisme de contrôle et de
surveillance de la société correspond
l'appareil de contrôle qui se
forme dans l'économie psychique de
l'individu."
Gernet (Gilles) « Les
stratagèmes sont des procédés qui permettent
avec la plus grande économie
des moyens d’inverser les relations de
dominé à dominant, soit en
profitant de la faiblesse momentanée de
l’adversaire et de
l’équilibre instable où il se trouve, soit en le trompant
de multiples façons. »
Glen Otis (Gen.)
« Le
combattant qui l’emporte est celui qui gagne la
campagne de l’information.
Nous en avons fait la démonstration au
monde : l’information est la
clef de la guerre moderne
–stratégiquement,
opérationnellement, tactiquement et techniquement.
Gracian (Baltazar) "Le
secret est le sceau de la capacité... C'est la
marque d'une supérieure
maîtrise de soi et se vaincre en cela est un
triomphe véritable."
Harbulot (Christian) : «
Les opérations de guerre de l'Information se
répartissent dans le domaine
économique en 3 catégories :
• la Tromperie :
(Désinformation, Manipulation,
discrédit,
• la Contre-information :
(Identification des points
faibles de l'adversaire,
Exploitation de ses contradictions,
frapper ses talons d'Achille,
Utilisation de l'information
vérifiable),
• la Résonance : (Faire de
l'agit-prop, Optimiser les
caisses de résonances, Créer
des réseaux d'influence, animer
des forums de discussion…) »
Hayden (Maj. Gen. De l’Air
Intelligence Agency) « L’information est
un espace ou un objectif. Si
vous l’envisagez comme un objectif, vous
avez tendance à utiliser
l’information pour faire des choses que vous
faisiez auparavant... Mais si
vous l’envisagez comme un espace, vous y
pensez comme à une
alternative... La guerre a évolué à travers la terre,
la mer, l’air, l’espace, et
maintenant l’information. Nous sommes
persuadés que l’information
n’est qu’un espace de combat. La guerre
de l’information comporte
deux aspects. Il y a l’information au service
de la chaleur, l’explosion et
la fragmentation. Nous sommes plutôt
compétents pour cela. Et puis
il y a l’information au service de
l’infoguerre seulement. Et,
dans ce domaine, il existe d’autres manières
d’atteindre nos objectifs. »
Hobbes
: « Gouverner c’est faire croire.»
Infoguerre.com « Le concept de guerre de l'information (GI) est un
concept très vaste qui
englobe indistinctement toutes les actions
humaines, techniques,
technologiques ( opérations d'information)
permettant de détruire, de
modifier, de corrompre, de dénaturer ou de
pirater (mais la liste des
actions n'est pas exhaustive) l'information, les
flux d'informations ou
les données d'un tiers (pays, états, entité
administrative, économique ou
militaire…) en vue de brouiller,
d'altérer sa capacité de
perception, de réception , de traitement,
d'analyse et de stockage de
la connaissance. »
Joint Vision 2020 du
Department of Defense: “La domination totale du
spectre [des menaces]
implique que les forces américaines soient
capables de conduire des
actions rapides, soutenues et synchronisées
(...), en s’assurant de
l’accès et de la liberté d’opérer dans tous les
domaines : espace, mer,
terre, air et information.” Un autre élément
nouveau est l’inclusion, en
dépit des réticences de certains stratèges du
Pentagone, des fameuses
Information Operations. Elles sont définies
comme suit : “actions visant
à affecter l’information et les systèmes
d’information adverses tout
en défendant les nôtres. Les opérations
d’informations comprennent
également les actions menées dans des
conditions de paix, voire de
crise, (...) pour influencer des cibles
informationnelles ou des
systèmes d’information”.
Jullien (François) « les
deux procédures qui s’opposent ainsi –
persuasion et manipulation –
dépassent le cadre historique qui les a
formées… soit on fait
directement pression sur autrui par sa parole, à la
fois, l’on montre et l’on
démontre, on met « sous les yeux » grâce à la
véhémence oratoire en même
temps qu’on s’attache à la nécessité
exigée par le raisonnement ;
et de fait l’éloquence contient bien à la fois
le théâtre et la logique, les
deux composantes grecques de notre
histoire. Soit c’est sur la
situation qu’on opère pour atteindre
indirectement l’adversaire en
l’orientant progressivement de façon telle
que, sans se découvrir et par
le seul effet de ce qu’on y avait impliqué,
elle enserre autrui et le
désarme. »
Kaplan (Robert) « Au XXI°
siècle comme au XX°, nous prendrons
l’initiative d’hostilités –
que ce soit sous la forme d’opérations avec les
forces spéciales ou de virus
informatiques dirigés sur les centres de
commandement ennemis – quand
ce sera absolument nécessaire et que
nous y verrons un net
avantage. Nous le justifierons après coup sur le
plan moral. Ce n’est pas non
plus du cynisme. Le fondement moral de
notre politique dépendra du
tempérament de notre nation et de ses
dirigeants, pas des absolus
de la loi internationale. … Les systèmes
dans lesquels deux grandes
puissances s’affrontent dans une lutte
ritualisée comme pendant la
guerre froide ont tendance a être plus
stables que le système actuel
dans lequel il y a beaucoup de puissances
secondaires et où la première
puissance n’est toujours pas un
Léviathan. »
Krepinevich (Andrew): «
Ainsi, l'élément déterminant du succès dans
les conflits du futur
pourrait de plus en plus résider dans la faculté de
créer et d'accroître le
»décalage d'information« entre amis et ennemis
Lawrence (col. Thomas E.) :
« Il faut attaquer là où l’ennemi ne se
trouve pas » « La guerre
irrégulière revient en effet à la définition que
Willis en donnait de la
stratégie ; « l’études des communications » et ce
au plus haut degré. »
Lévy (Pierre) : » La vision
d’un monde interconnecté ne conduit pas
nécessairement à l’irénisme
mais plutôt à une nouvelle appréhension
des conflits. En effet, on ne
se bat jamais qu’avec ses voisins, ou tout
au moins avec des adversaires
à sa portée. …Que se passe-t-il quand
tous les ponts deviennent
quasiment voisins les uns des autres par
satellites, CNN, Internet,
porte-avions, bombardiers et missiles
interposés ? La montée des
guerres civiles rend de plus en plus sensible
qu’à la nouvelle échelle de
la planète toutes les guerres deviennent des
guerres civiles. »
Libicki M « (il existe)
sept différents types de Guerre de l’Information,
prétendant que celle-ci
n’existe pas en tant que technique guerrière
séparée, mais qu’elle existe
sous plusieurs formes différentes, chacune
se réclamant du concept
général – des conflits impliquant la protection,
la manipulation, la
dégradation et le refus d’informations.
«(i) La Guerre de
Commande-et-Contrôle (qui frappe la tête et la nuque
de l’ennemi),
(ii) la Guerre du
Renseignement (qui consiste à concevoir, protéger et
rejeter des systèmes, afin de
cumuler une connaissance suffisante à la
domination de l’espace de
conflit),
(iii) la Guerre
Electronique (les techniques radio-électroniques et
cryptographiques),
(iv) la Guerre
Psychologique ( dans laquelle l’information est utilisée
pour changer les esprits des
alliés, des forces neutres et des ennemis),
(v) la Guerre des “Hackers”
(dans laquelle les systèmes informatiques
sont attaqués),
(vi) la Guerre de
l’Information économique (blocage ou réorientation
de l’information dans un but
de domination économique), et
(vii) la Guerre
Cybernétique (un mélange hétéroclite de scénarios
futuristes).
Louis XI "Qui ne sait pas
dissimuler ne sait pas régner"
Lyotard (Jean-François) " Le " redéploiement "
économique dans la
phase actuelle
du capitalisme, aidé par la mutation des techniques et
des
technologies, va de pair, on l'a dit, avec un changement de fonction
des États : à
partir de ce syndrome se forme une image de la société qui
oblige à réviser
sérieusement les approches présentées en alternatives.
Disons pour
faire bref que les fonctions de régulation et donc de
reproduction
sont et seront de plus en plus retirées à des administrateurs
et confiées à
des automates. La grande affaire devient et deviendra de
disposer des
informations que ceux-ci devront avoir en mémoire afin
que les bonnes
décisions soient prises. La disposition des informations
est et sera du
ressort d'experts en tous genres. La classe dirigeante est et
sera celle des
décideurs. Elle n'est déjà plus constituée par la classe
politique
traditionnelle, mais par une couche composite formée de
chefs
d'entreprises, de hauts fonctionnaires, de dirigeants des grands
organismes
professionnels, syndicaux, politiques, confessionnels. "
Maodzedong : “Tout l’art de la guerre est l’art de duper”
Mc Luhan (Marshall) “ La
guerre de la télévision signifie la fin de la
dichotomie entre civils et
militaires. Le public participe maintenant à
chacune des phases de la
guerre et ses combats les plus importants sont
livrés par le foyer américain
lui-même.”
Moinet (François) «
L’intelligence est le croisement de l’information et
de la stratégie. Le prisme
est large. Il va du cycle du renseignement -
dont la définition «
officielle » de l’intelligence économique s’est
inspirée - à la manipulation
de la connaissance en passant par la
désinformation. Dans tous les
cas, l’information est au service d’une
stratégie : en amont pour
définir et comprendre son environnement
pertinent, prévenir les
risques, détecter les opportunités…; en aval pour
décider, leurrer
l’adversaire, le paralyser, … »
Orwell (George) “
Naturellement, il n’y avait pas de moyen de savoir si
à un moment on était
surveillé. Combien de fois, et suivant quel plan, la
Police de la Pensée, se
branchait-elle sur une ligne quelconque,
personne ne pouvait le
savoir. On pouvait même imaginer qu’elle
surveillait tout le monde,
constamment...On devait vivre, on vivait, car
l’habitude devient instinct,
en admettant que tout son émis était entendu
et que, sauf dans
l’obscurité, tout mouvement était perçu
Owens "Vers l'an 2005, nous
pourrions être techniquement capables de
détecter à peu près 90 % de
tout ce qui a une importance militaire à
l'intérieur d'une aire
géographique étendue (par exemple un carré de
320 kilomètres de côté). En
combinant [la détection] avec le traitement
de données de notre C4I, nous
obtenons la supériorité (dominance)
dans la connaissance de la
zone de combat. C'est une nouvelle
conception de la guerre qui
nous donne une compréhension de la
corrélation des forces basée
sur une perception intégrale de la
localisation, de l'activité
et des rôles et des schémas opérationnels des
forces amies et ennemies, y
compris la prédiction précise des
changements à intervenir à
court terme"
Peters (Commandant Ralph) « Nous sommes entrés
dans l’âge du conflit constant .. Jusqu’à maintenant l’Histoire a été
une quête pour acquérir l’information. Aujourd’hui le défi est de gérer
l’information.
Ceux d’entre nous peuvent choisir, digérer,
synthétiser et appliquer les connaissances adéquates gagneront
–professionnellement, financièrement, politiquement, militairement et
socialement. Nous, les gagnants sommes une minorité… Ces êtres humains,
dans chaque pays, qui ne peuvent pas comprendre le nouveau monde ou qui
ne peuvent pas tirer profit des incertitudes ou qui ne peuvent pas se
réconcilier eux-mêmes avec sa dynamique deviendront des ennemis violent
de leurs gouvernement inadaptés, , de leurs voisins plus fortunés, et en
dernier recours des Etats-Unis. .. Il n’y aura pas de paix. À tout
moment durant notre vie entière il y aura de nombreux conflits dans des
formes mutantes, tout autour du monde. Le conflit violent fera les gros
titres des journaux, mais les luttes, culturelles et économiques seront
plus constantes et en définitive plus décisives. Le rôle de facto des
forces armées américaines sera de maintenir le monde comme un lieu sûr
pour notre économie et un espace ouvert à notre dynamisme culturel. Pour
parvenir à ces fins nous ferons un bon paquet de massacres. Nous sommes
en train de construire un système militaire fondé sur l’information pour
faire ces massacres. Nous aurons certes besoin d’une quantité de pouvoir
musculaire, mais une grande partie de notre art militaire consistera à
en savoir plus sur l’ennemi que l’ennemi en sait sur lui-même, à
manipuler des données en vue de l’efficacité et de l’effectivité et à
couper toute possibilité de ce genre à nos opposants ?.»
Philoneko (Alexis) « La visée fondamentale de la guerre consiste à
éliminer l’autre du champ du
discours."
Ponsonby (Lord Arthur) « le
mensonge est l’arme la plus utile en cas
de guerre. »
Popper (Karl) : "La pensée
commence avec le mensonge... Le langage
naît du fait qu'on crie "au
loup" pour rire, et que, ce faisant, on ment.
C'est alors que naît le
problème de la vérité, et par la même occasion
celui de la représentation.
Le problème de la vérité ne naît qu'avec la
représentation. Pour les
abeilles il n'y a pas de problème de la vérité."
Qiao Liang et Wang Xiangsui
« Ce qui change est que les moyens dont
nous disposons aujourd’hui
pour dénouer le “noeud gordien” ne sont
plus des épées, et à cause de
cela nous n’avons plus besoin d’être
comme nos ancêtres qui
envisageaient la résolution par la force armée
comme la dernière cour
d’appel. N’importe lequel des moyens
politique, économique ou
diplomatique est aujourd’hui d’une
puissance suffisante pour
supplanter les moyens militaires. Cependant,
l’humanité n’a pas à s’en
glorifier, car nous n’avons rien fait de plus
que substituer autant que
possible une guerre sans sang à une guerre
sanglante. Avec pour résultat
de transformer le monde entier en champ
de bataille, dans un sens
large, en même temps que nous réduisions le
champ de bataille, dans un
sens étroit.»
Schutz et Godson « Derrière
l’inextricable fouillis d’information, de
vérités, de demi-vérités, de
contre-vérités, de mensonges, de
diffamations, de calomnies,
d’interventions directes ou indirectes dans
les organisations de masse
téléguidées, d’agents d’influence stipendiés,
de faux et usages de faux, se
dissimule la dezinformatsia, entreprise de
manipulation et de
dégradation de l’opinion publique du monde libre,
entreprise parfaitement
rationnelle et logiquement conduite »
Schwartau (Winn) « La
guerre de l’information est affaire de contrôle
de l’information. En tant que
société, nous la contrôlons de moins en
moins, tandis que le
cyberespace s’étend et que règne l’anarchie
électronique. Étant données
les conditions générales de la fin des
années 80 et 90, la guerre de
l’information est inévitable. Le monde
d’aujourd’hui offre les
conditions idéales pour cette guerre, conditions
que l’on n’aurait pas pu
entrevoir, il y a seulement quelques années. »
Simmel (George) "On
pourrait soutenir ce paradoxe que, dans des
conditions par ailleurs
identiques, l'existence humaine collective exige
une certaine dose de secret
qui change simplement ses objets :
abandonnant l'un, se
saisissant d'un autre et dans ce va-et-vient
préservant la même quantité
de secret"
Sloterdijk (Peter)« Les «
faits nus » détectés par l’intelligence forment
la première couche solide
d’une expérience cynique. Il faut qu’ils
soient nus parce qu’ils
doivent aider à garder dans le viseur l’objet dans
son hostilité dangereuse.
Aussi les sujets doivent-ils se dissimuler pour
observer les objets (« nus
»). La dissimulation du sujet est le
dénominateur commun de
l’espionnage et de la philosophie moderne. »
Sofsky (Carl) “La stratégie
prépare le combat. Elle détermine où et
quand et avec quoi on devra
combattre. Elle procure des ressources et
équipe les combattants. La
tactique, pour sa part, fixe la manière dont
les moyens seront employés et
la bataille menée. Ces deux opérations
dans la conduite rationnelle
du combat, ont une fonction commune : la
réduction de l’incertitude et
l’exclusion du hasard. Plus on est préparé,
plus il est facile de parer
le coup de l’adversaire; Outre la coordination
des forces engagées et le
renforcement de l’esprit combatif, la lutte
contre le hasard exige
surtout une chose : le renseignement. Lequel est
une stratégie du savoir.”
Sun Zi " Ceux qui sont
experts dans l’art de la guerre soumettent
l’armée ennemie sans combat.
Ils prennent les villes sans donner
l’assaut et renversent un
état sans opérations prolongées. "
Toffler (Alvin) "Le savoir
est désormais la ressource centrale de la
destructivité, de même qu'il
est la ressource centrale de la productivité".
Virilio
(Paul) “Abattre un adversaire c’est moins le capturer que le
captiver, le champ de
bataille économique ne tardera pas à se
confondre avec le champ
d’aperception militaire et le projet du
complexe informationnel
américain deviendra alors explicite : il visera
la médiatisation mondiale.”