Perspective ....judéo...chrétienne

Dossiers :

Présentation :...

 

Extraits :  

m

 

en z relations ....

 mmm

 

 

homelies.fr

Gérer mon abonnement

vendredi 20 juillet 2007

Ex 11, 10 ; 12, 1-14

Moïse et Aaron avaient accompli toutes sortes de prodiges devant Pharaon ; mais le Seigneur avait endurci le coeur de Pharaon ; et celui-ci ne laissa pas les fils d'Israël sortir de son pays.

Dans le pays d'Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l'année. Parlez ainsi à toute la communauté d'Israël : le dix de ce mois, que l'on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l'agneau d'après ce que chacun peut manger. Ce sera un agneau sans défaut, un mâle, âgé d'un an. Vous prendrez un agneau ou un chevreau.

Vous le garderez jusqu'au quatorzième jour du mois. Dans toute l'assemblée de la communauté d'Israël, on l'immolera au coucher du soleil.

« On prendra du sang, que l'on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères.

« Vous n'en mangerez aucun morceau qui soit à moitié cuit ou qui soit bouilli ; tout sera rôti au feu, y compris la tête, les jarrets et les entrailles. Vous n'en garderez rien pour le lendemain ; ce qui resterait pour le lendemain, vous le détruirez en le brûlant.

« Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c'est la Pâque du Seigneur.

« Cette nuit-là, je traverserai le pays d'Égypte, je frapperai tout premier-né au pays d'Égypte, depuis les hommes jusqu'au bétail. Contre tous les dieux de l'Égypte j'exercerai mes jugements : je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d'Égypte.

« Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C'est une loi perpétuelle : d'âge en âge vous la fêterez. »

Ps 115 (116 B), 12-13, 15-16ac, 17-18

Comment rendrai-je au Seigneur

tout le bien qu'il m'a fait ?

J'élèverai la coupe du salut,

j'invoquerai le nom du Seigneur.

Il en coûte au Seigneur

de voir mourir les siens !

Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,

moi, dont tu brisas les chaînes ?

Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce,

j'invoquerai le nom du Seigneur.

Je tiendrai mes promesses au Seigneur,

oui, devant tout son peuple.

Mt 12, 1-8

En ce temps-là, Jésus passait, un jour de sabbat, à travers les champs de blé, et ses disciples eurent faim ; ils se mirent à arracher des épis et à les manger. En voyant cela, les pharisiens lui dirent : « Voilà que tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire le jour du sabbat ! »

Mais il leur répondit : « N'avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, ainsi que ses compagnons ? Il entra dans la maison de Dieu, et ils mangèrent les pains de l'offrande ; or, cela n'était permis ni à lui, ni à ses compagnons, mais aux prêtres seulement. Ou bien encore, n'avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre aucune faute ?

« Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple. Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices, vous n'auriez pas condamné ceux qui n'ont commis aucune faute. Car le Fils de l'homme est maître du sabbat. »

Homélie

« En ce temps-là » : le caractère très vague de cette référence temporelle veut signifier que la leçon à tirer de cette péricope est « de tous les temps ». L’événement a probablement été rapporté par les apôtres dans le contexte de leur catéchèse pour illustrer la liberté nouvelle à laquelle nous introduit Jésus, en particulier en matière de prescriptions religieuses.

Les pharisiens accusent les disciples de moissonner un jour de sabbat. Pour quelques épis arrachés, l’interprétation est pour le moins excessive ; elle trahit soit de la malveillance, soit une conception légaliste de la Torah.

Par deux exemples, Jésus tente de faire comprendre à ses interlocuteurs, que toute transgression de la lettre ne conduit pas automatiquement au péché. Si David a pu manger les pains de l’offrande réservés aux prêtres sans commettre de faute, c’est donc que la sauvegarde de la vie est une valeur supérieure à la stricte observance formelle des prescriptions légales. Peut-être même dans ce cas précis, David a-t-il été plus fidèle à la Loi en la transgressant qu’il ne l’eût été en l’observant scrupuleusement ? Les préceptes du Seigneur de la vie ne sauraient aller à l’encontre du maintien, de la promotion, de l’épanouissement de ce don primordial.

Profitant de la perplexité de ses interlocuteurs qui ne peuvent contredire le bien-fondé de son argumentation, Jésus leur montre comment leur lecture fondamentaliste les met également en opposition avec une pratique courante dans le temple de Jérusalem. Si personne ne s’offusque de voir les prêtres transgresser le repos du sabbat, n’est-ce pas parce que leur activité ce jour-là rejoint davantage la finalité du sabbat que le repos prescrit ? Dans les deux cas cités, la charité - envers le prochain comme envers Dieu - prime sur l’observance. Il y a donc des situations où une interprétation trop littérale des préceptes trahirait l’intention de Dieu formulée dans sa Parole ; auquel cas, l’obéissance à l’esprit de la Loi exige de transgresser la lettre.

Notre-Seigneur conclut par un argument « a fortiori ». Les deux exemples cités se déroulent l’un dans « la maison de Dieu », l’autre dans « le Temple », c’est-à-dire en présence du Très-Haut, dans sa proximité immédiate, sous son regard. En précisant « il y a ici plus grand que le Temple », Jésus fait allusion au mystère de l’incarnation : sa très sainte humanité est désormais le véritable Temple, le sanctuaire non fait de mains d’hommes qui abrite le Verbe de Dieu. Citant l’auteur juif Jacob Neusner (A Rabbi talks with Jesus), Benoît XVI écrit dans son récent ouvrage Jésus de Nazareth : « Jésus et ses disciples peuvent faire ce qu’ils font le jour du sabbat parce qu’ils ont pris la place des prêtres dans le Temple : le sanctuaire est déplacé. Il est désormais constitué par le cercle du Maître et de ses disciples » (p. 130).

« Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole : “c’est la miséricorde que je désire et non les sacrifices”, vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont commis aucune faute ». Qui est le Juste condamné sans avoir commis la moindre faute sinon Jésus lui-même ? S’il a été offert en sacrifice, c’est parce que la connaissance du vrai Dieu, ami de la Vie, « tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité » (Ex 34, 6), s’était perdue suite au péché. Coupés de la source divine de la charité, les hommes se sont servis des préceptes de la Loi pour condamner le Juste. Ils ont oublié que dans les Ecritures, l’« Accusateur » est toujours et exclusivement le démon. Hélas, combien de fois ne faisons-nous pas de même, invoquant les prescriptions divines pour accuser, voire condamner notre prochain, alors que Jésus lui-même déclarait : « Je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour le sauver » (Jn 12, 47) ?

« Viens Esprit Saint, ouvre les yeux de notre cœur, purifie-nous du levain de l’hypocrisie religieuse ; ne permets pas que nous soyons les ennemis de Jésus-Christ en accusant ses frères au nom de sa Parole ; mais que celle-ci soit pour eux comme pour nous “une lampe sur nos pas, une lumière sur notre route”. »

Père Joseph-Marie

vendredi 20 juillet 2007

L'Evangile au Quotidien, 4 Quai KOCH - 67000 STRASBOURG - FRANCE
Gérez votre abonnement directement en cliquant ICI


Commentaire du jour :

Aelred de Rielvaux (1110-1167), moine cistercien
Le Miroir de la charité, III, 3,4 (trad. cf. Brésard, 2000 ans B, p. 80 et Bellefontaine 1992, p. 186)

 

Observer le sabbat



      Dans un premier temps, il nous faut transpirer en faisant de bonnes oeuvres, pour nous reposer ensuite dans la paix de notre conscience… C’est la célébration joyeuse d’un premier sabbat où l’on se repose des oeuvres serviles du monde…et où l’on ne transporte plus les fardeaux des passions.

      Mais on peut quitter la chambre intime où on a célébré ce premier sabbat et on peut rejoindre l'auberge de son coeur, là où on a coutume de « se réjouir avec ceux qui sont dans la joie, de pleurer avec ceux qui pleurent » (Rm 12,15), « d'être faible avec ceux qui sont faibles, de brûler avec ceux qui sont scandalisés » (2Co 11,29). Là on sentira son âme unie à celle de tous ses frères par le ciment de la charité ; on n'y est plus troublé par les aiguillons de la jalousie, brûlé par le feu de la colère, blessé par les flèches des soupçons ; on est libéré des morsures dévorantes de la tristesse. Si on attire tous les hommes dans le giron pacifié de son esprit, où tous sont étreints, réchauffés par une douce affection et où l'on n'est plus avec eux « qu'un coeur et qu'une âme » (Ac 4,32), alors, en savourant cette merveilleuse douceur, le tumulte des convoitises fait aussitôt silence, le vacarme des passions s'apaise, et à l'intérieur s'opère un total détachement de toutes choses nuisibles, un repos joyeux et paisible dans la douceur de l'amour fraternel. Dans la quiétude de ce deuxième sabbat la charité fraternelle ne laisse plus subsister aucun vice… Imprégné de la douceur paisible de ce sabbat, David a éclaté en un chant de jubilation : « Voyez comme il est bon, comme il est doux d’habiter en frères tous ensemble » (Ps 132,1).


 

page ouverte en  06/07

 

 

haut de page