« Libérer le monde des idoles et des esprits mauvais »

Dossiers :l'Esprit

Extraits :  

"Jésus de Nazareth”, le nouveau livre de Benoît XVI .... « Les ennemis ne sont pas un tel ou un tel, ils ne sont pas moi non plus, ils ne sont pas de chair et de sang [...]. L’affrontement va plus profond. On livre combat contre une armée d’adversaires qui attaquent sans répit, sont quasiment insaisissables, n’ont pas véritablement de nom, mais seulement des appellations collectives. Ils dominent aussi d’emblée les hommes puisqu’ils se situent “dans les cieux” de l’existence, ils les dominent aussi par le caractère impénétrable de cette position et par le fait qu’ils sont inattaquables puisqu’ils logent dans “l’atmosphère” existentielle qu’ils répandent eux-mêmes autour d’eux comme ils l’entendent, eux qui finalement sont tous foncièrement mauvais et mortifères. »

 

«Le temps est venu, c’est le commencement des combats spirituels»    L’ascèse spirituelle doit être pratiquée dans la joie ; son objectif premier doit être d’introduire notre cœur dans l’amour et la joie de Dieu. Cet amour et cette joie expulsent de l’intérieur de notre être toute amertume et toute rancœur, toute protestation et tout grief, à l’encontre de nos frères humains ; la paix que rien ne trouble et qui est au-dessus de tout, la paix de Dieu entre alors en nous et rayonne autour de nous.

 

en z relations .... "aucune morale ne peut primer le droit" .... l'homenTRANCHE .... L'Esprit ...René Girard ....  Allez ! je vous envois ... prophétiser . .... Toute question de « santé psychologique » me paraît subordonnée à celle, plus vaste, du sens partout perdu ou menacé, mais qui n'attend pour renaître que le souffle de l'Esprit.

 

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"Jésus de Nazareth”, le nouveau livre de Benoît XVI vient de paraître.

http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-1918-%93Jesus-de-Nazareth%94-le-nouveau-livre-de-Benoit-XVI-vient-de-paraitre-Extraits.html

25.05.07


« Qu’est-ce que Jésus a vraiment apporté, s’il n’a pas apporté la paix dans le monde, le bien être pour tous, un monde meilleur ? Qu’a-t-il apporté ? » Telle est la grande question qui accompagne ce livre, écrit Benoît XVI en avant-propos, un livre qui est « le fruit d’un long cheminement intérieur ».

Le pape écrit ici en théologien, il présente « l’expression d’une quête personnelle », que « chacun est libre de contredire ».

Son « Jésus des Évangiles » est présenté comme un « Jésus réel », une « figure sensée et cohérente », « beaucoup plus logique et historiquement parlante que les reconstructions auxquelles nous avons été confrontés au cours des dernières décennies ». Dans le chapitre consacré aux disciples, le pape Ratzinger évoque la double mission de ceux que Dieu a choisis : « Être avec lui et être envoyés »

 

 Extraits.

 

JESUS ET SES DISCIPLES

« Libérer le monde des idoles et des esprits mauvais »

Par nature, être avec Jésus porte en soi la dynamique de la mission puisque l’être tout entier de Jésus est en effet mission. […] Quel est, d’après ce texte [l’Évangile de Marc, Ndlr], le but assigné aux envoyés ? « Prêcher avec le pouvoir de chasser les esprits mauvais » (Mc 3, 14-15). Matthieu développe avec quelques parti¬cularités le contenu de la mission : « Et [il] leur donna le pouvoir d’expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité » (Mt 10, 1). Le premier mandat qui leur est confié est de prêcher, c’est-à-dire de faire don aux hommes de la lumière de la Parole, du message de Jésus. Les apôtres sont avant tout des évangélistes ; comme Jésus, ils proclament le Royaume de Dieu et ras¬semblent ainsi les hommes qui constitueront la nouvelle famille de Dieu. Mais la prédication du Royaume de Dieu ne se réduit jamais à une simple parole, à un simple enseignement. Elle est événement, tout comme Jésus lui-même est événement; elle est la Parole de Dieu en personne. En l’annonçant, les apôtres conduisent à la rencontre avec Jésus.

Parce que le monde est dominé par les puissances du Mal, cette prédication est aussi une lutte menée contre elles. « L’essentiel pour les envoyés de Jésus, c’est, à sa suite, d’exorciser le monde afin de fonder dans l’Esprit-Saint une nouvelle forme de vie qui sauve des possessions. » Comme l’a bien montré Henri de Lubac, le monde antique a effectivement vécu l’irruption de la foi chrétienne comme une libération de la peur des démons, une peur qui, malgré le scepticisme et l’illuminisme, dominait tout et la même chose se produit aussi aujourd’hui partout où le christianisme prend la place des anciennes religions tribales, dont il assimile les aspects positifs tout en les transformant. On sent toute la puissance de cette irruption lorsque Paul dit :

« Il n’y a pas de dieu sauf le Dieu unique. Bien qu’il y ait en effet, au ciel et sur la terre, des êtres qu’on appelle des dieux — et il y a une quantité de “dieux” et de “seigneurs” — pour nous, en tout cas, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et vers qui nous allons ; et il n’y a qu’un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui tout existe et par qui nous existons » (1 Go 8, 4-6).

Ces paroles recèlent un pouvoir libérateur, elles sont le grand exorcisme qui purifie le monde. Quel que soit le nombre des dieux qui ont pu se promener de par le monde, il n’y a qu’un seul Dieu et qu’un seul Seigneur. Si nous lui appartenons, le reste n’a plus aucun pouvoir et perd son aura divine.

Le monde se présente alors dans sa rationalité, il provient de la Raison éternelle, et seule cette Raison créatrice constitue le vrai pouvoir sur le monde et dans le monde. Seule la foi en un Dieu unique libère et « rationalise » réellement le monde. Quand la foi disparaît, la rationalité accrue du monde n’est qu’une apparence. En réalité, ce sont alors les forces du hasard qu’il faut reconnaître, et elles ne peuvent être déterminées. La « théorie du chaos » vient se greffer sur la connaissance de la structure rationnelle du monde et place l’homme devant des obscurités qu’il ne peut dissiper et qui assignent ses limites au côté rationnel du monde. « Exorciser », placer le monde dans la lumière de la ratio qui provient de l’éternelle Raison créatrice et de sa bonté qui guérit tout en renvoyant à elle, telle est la tâche permanente et fondamentale des messagers de Jésus Christ.

Dans sa Lettre aux Ephésiens, saint Paul a décrit sous un autre aspect le pouvoir d’exorciser qui est le propre du christianisme :

« Puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force. Revêtez l’équipement de Dieu pour le combat, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du démon. Car nous ne luttons pas contre des hommes de chair et de sang, mais contre les forces invisibles, les puis¬sances des ténèbres qui dominent le monde, les esprits du mal qui sont au-dessus de nous » (Ep 6, 10-12).

Voici comment Heinrich Schlier a expliqué cette représentation du combat des chrétiens que nous trouvons étonnante ou même déconcertante aujourd’hui :

« Les ennemis ne sont pas un tel ou un tel, ils ne sont pas moi non plus, ils ne sont pas de chair et de sang [...]. L’affrontement va plus profond. On livre combat contre une armée d’adversaires qui attaquent sans répit, sont quasiment insaisissables, n’ont pas véritablement de nom, mais seulement des appellations collectives. Ils dominent aussi d’emblée les hommes puisqu’ils se situent “dans les cieux” de l’existence, ils les dominent aussi par le caractère impénétrable de cette posi¬tion et par le fait qu’ils sont inattaquables puisqu’ils logent dans “l’atmosphère” existentielle qu’ils répandent eux-mêmes autour d’eux comme ils l’entendent, eux qui finale¬ment sont tous foncièrement mauvais et mortifères. »

Comment ne pas voir là justement une description de notre monde dans lequel le chrétien est menacé par une atmosphère anonyme, par « l’air du temps », qui lui fait apparaître la foi comme ridicule et absurde ? Et comment ne pas voir qu’existe dans le monde entier un climat spirituel vicié qui menace l’humanité dans sa dignité, voire dans sa survie ? L’individu, et même les communautés humaines, semblent livrés sans espoir à l’action de telles forces. Le chrétien sait que par lui-même, il ne pourra maîtriser cette menace. Mais dans la foi, dans la communion avec le seul véritable Seigneur du monde, lui est déjà donné « l’équipement de Dieu » grâce auquel, dans la communion avec le corps tout entier du Christ, il pourra s’opposer à ces forces. Car il sait que dans la foi, le Seigneur nous restitue le souffle pur, le souffle de l’Esprit Saint qui seul apporte au monde la guérison.

Joseph Ratzinger-Benoît XVI
Jésus de Nazareth
Flammarion, mai 2007, 427 p., 21,38 €
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Source:  http://www.orthodoxia.be/Z-Nouvelles/Car-Patriarche2007.html

Date :  Carême 2007   

_______ DISCOURS CATHECHETIQUE ______

+ B A R T H O L O M E E

par la grâce de Dieu Archevêque de Constantinople, Nouvelle Rome, et Patriarche Œcuménique à tout le plérôme de l’Eglise que la grâce et la paix du Christ notre Sauveur, ainsi que notre prière, bénédiction et absolution soient avec vous

  

«Le temps est venu, c’est le commencement des combats spirituels» (Doxasticon des laudes du Dimanche des Laitages).

 

Frères et sœurs, fils et filles bien-aimés dans le Seigneur,

C’est par ces paroles que le saint hymnographe nous rappelle que nous devons, au début de cette période du Saint et Grand Carême, donner une intensité nouvelle à nos combats spirituels, en vue d’un meilleur accomplissement et de notre progrès.

Dès les temps les plus anciens, les hommes avaient constaté que c’est en prenant de la peine que l’on acquiert ce qui est bon. Nos Saints Pères ont à leur tour constaté d’une manière analogue que pour jouir de l’amour divin, dans lequel tout bien éternel et temporaire se trouve contenu, il est nécessaire de mépriser son propre repos, comme Abba Isaac le Syrien le déclare expressément. Or, pour ce qui est des biens matériels, nous sommes, nous les humains, habituellement prompts à les acquérir au prix de toutes sortes d’efforts pénibles.

Les biens spirituels sont, en revanche, un don de la Grâce de Dieu, mais à une condition préalable toutefois : celle de Le rechercher en tout premier lieu ainsi que Son Amour, et non pas de rechercher d’une manière égocentrique ce qui nous est propre, en vue de faire grandir notre satisfaction personnelle ou notre ambition. Le Seigneur nous a dit clairement : « Recherchez en premier lieu le Royaume de Dieu et Sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Matthieu 6,33). Il nous a aussi assurés que celui qui donne sa propre vie par amour de Dieu l’aura sauvée, ce qui revient à dire d’une manière plus générale que quiconque a en vue l’amour de Dieu, son Père, dans la grandeur de son âme, au lieu de rechercher sans Lui les biens matériels ou même spirituels dans l’étroitesse de son âme, jouit en fin de compte tant de l’amour de Dieu, objet de son désir, que des biens de toute nature qu’il ne recherche point.

 C’est que, fils et filles bien-aimés dans le Seigneur, notre Père qui est aux cieux, qui nous aime et désire notre félicité, Lui le dispensateur et la source de tout bien, nous donnera, quand nous retournerons auprès de Lui, tous les autres biens qui nous sont nécessaires, de même qu’Il les a donnés à Son fils prodigue, quand celui-ci est revenu auprès de Lui : le premier vêtement, le veau gras, l’anneau à notre main, le banquet festif, et Il nous ouvrira avant tout ses bras paternels ! Pour nous retrouver dans ses bras paternels, il faudra toutefois nous détourner de nos péchés, et principalement de la passion que nous avons de nous-même ; les caroubes dont les porcs se nourrissaient en sont le symbole. C’est en nous livrant à un combat spirituel volontaire et zélé que nous ferons la preuve de la sincérité de notre désir de l’amour de Dieu.

La nature véritable du combat spirituel consiste à se redonner pour objectif l’amour de Dieu, à en faire l’objet de toute recherche et de tout désir. Ce qui y correspond est la privation et l’abandon des autres biens et désirs légitimes, afin que notre existence soit consacrée, de toute notre âme et de tout notre esprit, à notre objectif premier. C’est précisément la raison pour laquelle le jeûne, l’un des principaux combats de l’ascèse du Grand Carême, n’exprime pas le rejet des nourritures bénies, mais la privation volontaire de l’apaisement qu’elles procurent au corps. Le but principal est de détacher notre âme de l’intérêt exclusif pour notre ego. Le jeûne vise par ailleurs à rendre le corps propice et obéissant à l’esprit qui le gouverne, à en faire l’instrument et non le chef de la personne humaine.

Le but de l’ascèse spirituelle n’est pas d’acquérir les vertus qui dépassent les forces humaines ou d’autres capacités au-delà de l’habitude, comme le croient les adeptes des différents humanismes, mais son but est l’expression de ce désir que nous avons de rencontrer la personne de notre Seigneur Jésus-Christ, en qui tout est contenu et de qui tout découle. Le Verbe de Dieu proclame en toute clarté que, sans Lui, nous ne pouvons rien faire. Le Saint Hymnographe nous rappelle encore que, si le Seigneur n’édifie point la maison des vertus de notre âme, c’est en vain que nous prenons de la peine.

Attachons-nous donc, nous les Chrétiens, à l’amour du Christ. Renonçons de notre plein gré à bien d’autres amours et attachements secondaires afin d’être dignes de Sa présence en la demeure de notre âme. Quand nous serons parvenus à un tel résultat avec la bienveillance et la Grâce de Dieu, alors la paix, la joie et l’amour parfait auront pris place à demeure dans notre existence.

C’est encore la raison pour laquelle l’ascèse spirituelle ne se fait ni sous une apparence d’abattement, ni d’une manière démonstrative. L’ascèse spirituelle se pratique autant que possible dans la joie et le secret. S’il y a ostentation, nous renonçons à cet objectif qu’est l’amour de Dieu ; la place en est occupée par le désir de plaire aux hommes. S’il y a, encore, abattement et tristesse, le caractère agréable et volontaire en est absent. Celui qui se livre à l’ascèse spirituelle vit alors dans un climat d’oppression et d’obligation, ce qui veut dire dans des états d’âme qui ne sont guère agréables à Dieu.

L’ascèse spirituelle doit être pratiquée dans la joie ; son objectif premier doit être d’introduire notre cœur dans l’amour et la joie de Dieu. Cet amour et cette joie expulsent de l’intérieur de notre être toute amertume et toute rancœur, toute protestation et tout grief, à l’encontre de nos frères humains ; la paix que rien ne trouble et qui est au-dessus de tout, la paix de Dieu entre alors en nous et rayonne autour de nous.

Puissions-nous traverser le stade du Grand Carême en combats spirituels, afin de connaître pleinement la joie de la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ. Que Sa Grâce et Sa grande miséricorde soient à profusion avec nous tous.

Saint et Grand Carême 2007

+ Bartholomée de Constantinople, fervent intercesseur auprès de Dieu de vous tous. 

 

 

page ouverte en  04/07

 

 

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