Il nous parlait de lui ....

Dossiers : pouvoir

Présentation :...réunion du G8 à Heiligendamm, jeudi 7 juin, 17h30... Monsieur le Président nous parle

 

Extraits :    Nicolas Sarkozy ne parlait pas de l'état du monde. Il nous parlait de lui, de sa "franchise", de son "agenda", de son "calme". D'abord ivre d'être là. Saoulé par ses propres paroles.

 

en z relations .... l'homenTRANCHE  .... Moi,je  ... égo ...

 

L'escamoteur en action....

Ouvrez les yeux.Les premières décisions prises par le nouveau pouvoir indiquent que leur déception sera à la mesure de leur espérance. Alors, avant qu'ils ne soit trop tard, avant le vote des 10 et 17 juin qui peut pendant cinq ans donner tous les pouvoirs à l'UMP, je dis aux Français ....

 

n   Il ne parlait pas de l'état du monde. Il nous parlait de lui

Auteur:   Le Monde

Source:  http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-922637@51-912509,0.html

 

Date : 13.06.07   

 

Je vous parle en connaissance de cause. J'étais au troisième rang, juste devant la caméra dont les images du président français circulent aujourd'hui abondamment sur l'Internet. Ceux qui avaient pu, comme moi, atteindre le centre de briefing d'Heiligendamm étaient pour la plupart dans la salle. Presque un exploit : les protestataires anti-G8 ayant bloqué le train à vapeur reliant le centre de presse à la salle de briefing, distants d'une dizaine de kilomètres, les rescapés avaient été convoyés dans l'après-midi en bateau.... ou en hélicoptère. Beaucoup de journalistes français, coincés et furieux, durent d'ailleurs se contenter de regarder ce jour-là leur président sur écran.

Résumons : l'intervention de Nicolas Sarkozy était la seule à cette heure. Pas de tension particulière ni d'agitation sécuritaire donc, dans ce centre de briefing monté de toute pièce à l'extérieur du Grand Hôtel Kempinski, pour que les grands de ce monde ne soient pas importunés par les reporters. Le reste s'est passé comme ça : Sarko est arrivé en retard, pressé. Eméché ? Cela ne m'est pas venu à l'esprit. Il ne titubait pas. Il semblait plutôt étonné d'être propulsé là, au milieu des journalistes, tous leur carnet de notes en main. Je l'ai senti plutôt angoissé par un grand vide. Pris de vertige. Un peu comme un trapéziste qui voit soudain le sol défiler sous lui. Il n'était pas serein (mais lui arrive-t-il de l'être?). Plus grave : il ne semblait pas non plus très bien préparé par ses conseillers à son premier punching-ball diplomatico-médiatique.

 

Le malaise venait du ton. Je l'ai dit dès la fin de la conférence à mon collègue Yves Petignat, aussi sur place pour couvrir le G8. L'hôte de l'Elysée était euphorique. Il planait. Au point de nous prévenir qu'il avait "gardé son calme" devant Poutine. Au point de demander, devant ses conseillers un tantinet éberlués, si " la diplomatie française peut lui accorder un peu de marge de manœuvre "...Ce Nicolas Sarkozy paraissait éberlué, bluffé, étonné lui-même d'être enfin là, dans ce "saint des saints" de la puissance mondiale. "Dans ce G8, on n'a pas une seconde, on court de réunion en réunion", a-t-il poursuivi. Regards déconcertés des confrères. Ce président-là ressemblait à un grand ado un peu perdu, sortant de sa pochette surprise ses propositions pour sauver le monde : moratoire de six mois sur le Kosovo, annonce d'une prochaine visite au Royaume-Uni pour convaincre Gordon Brown de soutenir son "traité simplifié"...

Je l'ai, pour tout dire, vraiment trouvé à côté de la plaque. Pas alcoolisé. Plutôt survitaminé. Comme dopé. Quelque chose sonnait faux dans ses mots. Il n'était pas ce soir là le chef de l'Etat français. Il était "Sarko" : cet énergique politicien qui vous veut du bien, vous sourit mécaniquement, est bourré de tics et ramène tout à lui : la victoire arrachée à Bush sur le climat, l'arrêt des souffrances au Darfour... Je l'ai suivi en campagne électorale, avec le correspondant du Temps à Paris Sylvain Besson. Il est comme ça. Il lui faut du pathos, de l'adhésion, une bonne dose de "Je", de "moi".

Amphétamines, alcool, déprime? Laissons de côté les rumeurs qui vagabondent sur l'Internet. Ce qui m'a sidéré, en cette fin d'après-midi au G8, c'est que Nicolas Sarkozy ne parlait pas de l'état du monde. Il nous parlait de lui, de sa "franchise", de son "agenda", de son "calme". D'abord ivre d'être là. Saoulé par ses propres paroles.

Richard Werly

 

 

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2007/06/interview-du-pr.html

le 20.06.07

Interview du Président Sarkozy hier soir sur TF1

Les observateurs remarquent, sur la forme, un ton très informel. Sur le fond, voici quelques extraits relevés sur le Fil News de TF1 (le fil chronologique étant inversé, le plus anecdotique est au début):

20h59>Sarkozy sur le rôle de Cécilia : "On en parle beaucoup tous les deux, elle regarde, elle réfléchit (...) Elle veut prendre son temps, protéger sa famille"
20h52>Sarkozy sur sa conférence de presse au G8 : "je n'ai jamais bu une goutte d'alcool (...) Ca n'a pas été arrosé (...) Poutine aussi ne boit pas d'alcool"
20h49>Sarkozy : "cette idée (d'un Traité simplifié) que j'ai porté seul pendant des mois, elle a aujourd'hui fait le tour de l'Europe"
20h46>Sarkozy : "Ne peut-on réfléchir à une dose de proportionnelle au Sénat ou à l'Assemblée ? Je suis assez tenté"
20h45>Sarkozy : "je souhaite que le pouvoir de nomination du président de la république soit encadré"
20h43>Sarkozy : "pourquoi l'ai-je reçu (Le Pen) ? (...) Il rassemble sur son nom des millions de personnes (...) S'il a le droit de se présenter, c'est que la République le reconnaît"
20h39>Sarkozy sur les universités : "pourquoi la France, 5e puissance du monde, n'aurait pas le droit d'avoir des universités qui soient dignes de ce nom"
Devant les parlementaires UMP, le Président avait précisé : "Chaque université pourra choisir de rester dans l'ancien système qui est paralysé ou d'adopter un nouveau statut fondé sur le principe de la liberté".
20h38>Sarkozy sur le service minimum : "le mieux est qu'on y arrive par la concertation (...mais) si elle n'est pas suffisante, il y aura une loi-cadre (...) J'ai pris des engagements devant les Français"
20h34>Sarkozy sur la franchise médicale : "il faut plus d'argent pour la recherche. Alzheimer va toucher toutes les familles en France (...) Nous avons moitié de soins palliatifs que les Anglais"
On remarque par ailleurs avec intérêt que M. Sarkozy a fait des soins palliatifs un de ses "chantiers présidentiels", avec le cancer et l'Alzheimer.
20h32>Sarkozy : "mon programme, c'est le travail. Le travail matin, midi et soir"
Ce n'est pas très sérieux, mais on ne peut pas s'empêcher de penser à Louis de Funès dans la Zizanie : "Mon programme en trois points : premièrement, le plein emploi, deuxièmement, le plein emploi et troisièmement, le plein emploi !"
20h28>Sarkozy sur la TVA sociale : "M. Strauss-Kahn en avait parlé. C'est une idée qu'on étudie partout en Europe (...) Est-ce que je dois enterrer une idée uniquement parce que j'ai peur"
 

(Réécouter l'interview; synthèse par AP)

 

 

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