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Présentation :...
interprétation
de l'histoire, comme lutte entre deux amours, entre l'amour et
l'égoïsme,
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interprétation de l'histoire, comme lutte entre deux amours, entre l'amour
et l'égoïsme
Source: http://www.zenit.org/article-15960?l=french
Homélie prononcée par Benoît XVI le 15 août
La leçon de Marie à l’Assomption : donner sa vie pour ne pas la
perdre
ROME, Dimanche 19 août 2007 (ZENIT.org)
– Nous publions ci-dessous l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée
au cours de la messe qu’il a célébrée à Castel Gandolfo, le 15 août
dernier.
* * *
Chers frères et sœurs,
Dans sa grande œuvre « La Cité de Dieu », saint Augustin dit une fois
que toute l'histoire humaine, l'histoire du monde, est une lutte entre
deux amours : l'amour de Dieu jusqu'à se perdre soi-même, jusqu'au don
de soi, et l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, jusqu'à la haine
des autres. Cette même interprétation de l'histoire, comme lutte entre
deux amours, entre l'amour et l'égoïsme, apparaît également dans la
lecture tirée de l'Apocalypse, que nous venons d'écouter. Ici, ces
deux amours apparaissent à travers deux grandes figures. Avant tout,
il y a le dragon rouge, très puissant, avec une manifestation
impressionnante et inquiétante du pouvoir sans grâce, sans amour, de
l'égoïsme absolu, de la terreur, de la violence.
Au moment où saint Jean écrivit l'Apocalypse, ce dragon était pour lui
la représentation du pouvoir des empereurs romains anti-chrétiens, de
Néron à Domitien. Ce pouvoir apparaissait illimité ; le pouvoir
militaire, politique, propagandiste de l'empire romain était tel que
devant lui, la foi, l'Eglise, apparaissait comme une femme sans
défense, sans possibilité de survivre, encore moins de vaincre. Qui
pouvait s'opposer à ce pouvoir omniprésent, qui semblait en mesure de
tout faire ? Et toutefois, nous savons qu'à la fin, la femme sans
défense a vaincu ; ce n’est pas l'égoïsme, ce n’est pas la haine qui a
vaincu, mais l'amour de Dieu, et l'empire romain s'est ouvert à la foi
chrétienne.
Les paroles de l'Ecriture Sainte transcendent toujours le moment
historique. Et ainsi, ce dragon indique non seulement le pouvoir
anti-chrétien des persécuteurs de l'Eglise de ce temps, mais les
dictatures matérialistes anti-chrétiennes de tous les temps. Nous
voyons de nouveau réalisés ce pouvoir, cette puissance du dragon
rouge, dans les grandes dictatures du siècle dernier : la dictature du
nazisme et la dictature de Staline avaient tous les pouvoirs, elles
pénétraient chaque recoin, l'ultime recoin. Il semblait impossible
qu'à long terme, la foi puisse survivre face à ce dragon si fort, qui
voulait dévorer le Dieu qui s'était fait enfant et la femme, l'Eglise.
Mais en réalité, dans ce cas également, à la fin, l'amour a été plus
fort que la haine.
Ce dragon existe encore aujourd’hui, sous des formes nouvelles,
différentes. Il existe sous la forme des idéologies matérialistes qui
nous disent qu’il est absurde de penser à Dieu, d'observer les
commandements de Dieu, que cela appartient au passé. Il vaut
uniquement la peine de vivre sa vie pour soi, de prendre dans ce bref
moment de la vie tout ce que nous pouvons en tirer. Seuls la
consommation, l'égoïsme, le divertissement valent la peine. Voilà la
vie. C'est ainsi que nous devons vivre. Et à nouveau, il semble
absurde, impossible de s'opposer à cette mentalité dominante, avec
toute sa force médiatique, de propagande. Il semble impossible
aujourd'hui encore de penser à un Dieu qui a créé l'homme et qui s'est
fait enfant et qui serait le véritable dominateur du monde.
Ce dragon apparaît encore aujourd’hui invincible, mais il reste vrai
encore aujourd’hui que Dieu est plus fort que le dragon, que c'est
l'amour qui l'emporte, et non l'égoïsme. Ayant considéré les diverses
configurations historiques du dragon, voyons à présent l'autre image :
la femme vêtue de soleil avec la lune sous ses pieds et entourée de
douze étoiles. Cette image revêt également plusieurs dimensions. Une
première signification est sans aucun doute qu'il s'agit de la Vierge,
de Marie vêtue de soleil, c'est-à-dire entièrement de Dieu ; Marie qui
vit en Dieu, entièrement, entourée et pénétrée de la lumière de Dieu.
Entourée de douze étoiles, c'est-à-dire des douze tribus d'Israël, de
tout le Peuple de Dieu, de toute la communion des saints, et avec à
ses pieds la lune, image de la mort et de la mortalité. Marie a laissé
la mort derrière elle ; elle est entièrement revêtue de vie, elle est
élevée corps et âme dans la gloire de Dieu et ainsi, étant placée dans
la gloire, ayant surmonté la mort, elle nous dit : courage, à la fin
l'amour est vainqueur ! Ma vie consistait à dire : je suis la servante
de Dieu, ma vie était le don de moi-même à Dieu et à mon prochain. Et
cette vie de service débouche à présent sur la vie véritable. Ayez
confiance, ayez le courage de vivre ainsi vous aussi, contre toutes
les menaces du dragon.
Telle est la première signification de la femme que Marie a réussi à
être. La « femme vêtue de soleil » est le grand signe de la victoire
de l'amour, de la victoire du bien, de la victoire de Dieu. Un grand
signe de réconfort. Mais ensuite, cette femme qui souffre, qui doit
fuir, qui enfante dans un cri de douleur, est également l'Eglise,
l'Eglise en pèlerinage de tous les temps. A toutes les générations,
elle doit à nouveau enfanter le Christ, l'apporter au monde avec une
grande douleur, dans ce monde de souffrance. Persécutée à toutes les
époques, elle vit comme dans le désert persécutée par le dragon. Mais
en tous temps, l'Eglise, le Peuple de Dieu vit également de la lumière
de Dieu et est nourri, comme dit l'Evangile, de Dieu, nourri lui-même
avec le pain de la Sainte Eucharistie. Et ainsi, dans toutes les
vicissitudes, dans les différentes situations de l'Eglise au cours des
temps, dans les diverses parties du monde, en souffrant, elle est
vainqueur. Et elle est la présence, la garantie de l'amour de Dieu
contre toutes les idéologies de la haine et de l'égoïsme.
Nous voyons certainement qu'aujourd'hui encore, le dragon veut dévorer
le Dieu qui s'est fait enfant. N'ayez pas peur pour ce Dieu
apparemment faible. La lutte a déjà été surmontée. Aujourd'hui encore,
ce Dieu faible est fort : il est la véritable force. Et ainsi, la fête
de l'Assomption est l'invitation à avoir confiance en Dieu et elle est
également une invitation à imiter Marie dans ce qu'Elle a dit
elle-même : Je suis la servante du Seigneur, je me mets à la
disposition du Seigneur. Telle est la leçon : suivre sa voie ; donner
notre vie et ne pas prendre la vie. Et précisément ainsi, nous sommes
sur le chemin de l'amour qui signifie se perdre, mais une façon de se
perdre qui en réalité est l'unique voie pour se trouver véritablement,
pour trouver la vraie vie.
Tournons notre regard vers Marie, élevée au ciel. Laissons-nous
conduire vers la foi et la fête de la joie : Dieu est vainqueur. La
foi apparemment faible est la véritable force du monde. L'amour est
plus fort que la haine. Et nous disons avec Elisabeth : Bénie sois-tu
entre toutes les femmes. Nous te prions avec toute l'Eglise : Sainte
Marie, prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de
notre mort. Amen.
© Copyright du texte original en italien :
Librairie Editrice Vaticane
Traduction réalisée par Zenit
page ouverte en 06/07
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