.....du complot ENtre Casseurs de Coques Organiques ....

 
 

Article extrait du n° 7909 de Prsent

du 3.08.2013

 

De notre correspondant permanent aux États-Unis

Loi sur l’immigration

Complot pour un bloc nord-américain (I)

Une loi peut toujours en cacher une autre plus sournoise, plus pernicieuse. Mais une loi peut également dissimuler un complot, ou plus exactement en devenir l’amorce avant d’en constituer l’un des instruments. Une simple loi d’autant plus décisive, d’autant plus prometteuse qu’elle semble en apparence nécessaire et même souhaitable dans son principe : muée en détonateur d’une opération secrète et illégale, elle s’inscrit dans la durée avec l’exacte définition du complot. Scénario explosif, qui commença à dérouler ses discrètes petites étapes dans la moiteur d’un été livré aux vacanciers insouciants, aux détentes parlementaires, mais où les calculs manœuvriers n’étaient jamais loin. Petites étapes en forme d’éléments d’un vaste puzzle qui se verra complété au cours des prochaines années. Pour l’instant, nous n’en sommes qu’aux trois coups sur une scène en demi-teintes où les masques tiennent lieu de costume et où les élus passent pour des acteurs.

Le 27 juin dernier, le premier lever de rideau découvrit les cent sénateurs qui venaient de s’exprimer sur un texte de plus de mille pages dont l’hypocrite ambition était de poser la pierre angulaire de ce que l’intoxication officielle appelle pompeusement « la nouvelle politique d’immigration ». Déjà, l’imposture annonçait le complot. Il était tout entier visible en filigrane dans les décors. On y voyait intimement mêlées luxuriance canadienne, variété américaine, aridité mexicaine. Les trois pays n’avaient plus de nom ni de frontières. Les Etats-Unis disparaissaient dans un immense bloc globaliste, uniforme, gris – sans visage.

La toute première goutte d’acide visant à moyen terme la dissolution des structures qui constituent l’Amérique comme Etat indépendant fut donc versée ce 27 juin par une nette majorité de 68 sénateurs. Une goutte corrosive sur le problème le plus épineux, le débat le plus passionné, le dossier le plus vulnérable de ce grand corps de 330 millions de cellules : l’immigration, autrement dit l’entrée, l’installation et la prolifération de l’étranger dans une société dont il peut, par sa seule présence, bouleverser la nature en transformant les mœurs, la mentalité, la culture. L’immigration apparaît dans tous les pays comme le levier subversif par excellence, le brûlot dévastateur par définition, celui qui permet d’édulcorer les caractères communautaires, de brouiller les repères ancestraux, de noyer le sens d’un destin. C’est vrai dans la vieille Europe. C’est peut-être encore plus vrai de ce côté-ci de l’Atlantique. Ceux qui cherchent à ruiner ce Nouveau Monde tel qu’il fut conçu par ses Pères fondateurs ne disposaient pas de meilleur agent destructeur que l’ouverture silencieuse des portes, le fonctionnement régulier des sas, en un mot, le simple et vigilant maintien de la scandaleuse porosité de la frontière sud. C’est par là que sont passés la plupart des vingt millions d’illégaux qui vivent depuis deux décennies dans l’ombre clandestine. C’est par là que passeront encore les cohortes tiers-mondistes qui renforceront, sans éclat et sans drame, la marginalisation de l’otage blanc. L’invasion est un concept qui, ici, ne répand pas la terreur. Dommage.

Dommage qu’il n’y ait eu le 27 juin que 32 opposants – tous républicains – à se dresser comme un seul homme contre cette machination qui, en quelques années, risque de transformer plus sûrement l’Amérique qu’elle ne le fut pendant deux siècles. Dommage qu’il n’y ait pas eu, au cours des mois ayant précédé cette forfaiture, plus d’indignation dans le pays contre ce que tramait à Washington un establishment devenu apatride et vagabond à force d’être vendu au nouvel ordre mondial. Dommage que l’on n’ait pas senti dans les mouvements nationaux le sursaut des grands moments, la fureur des grandes angoisses qui, parfois, sortis des entrailles d’un peuple, arrêtent le couteau des conjurés et font dévier l’histoire.

Face au spectre de l’invasion dissolvante qui s’annonçait, il n’y eut ni marches ni manifs, à peine quelques slogans criés dans les rues par les militants d’un autre ordre ayant régné jadis sous d’autres cieux et sous une autre croix. C’est peu. C’est peu lorsque l’on prend connaissance des trois grands objectifs que se sont assignés les 68 spadassins de cette démocratie fétide et totalitaire : assurer les vingt millions d’illégaux vivant dans le pays – le chiffre officiel de onze millions n’est qu’un mensonge de plus – qu’ils bénéficieront d’une amnistie conduisant directement à la citoyenneté ; chasser les craintes de l’Américain moyen en lui faisant croire que tout sera mis en chantier pour verrouiller sérieusement la frontière sud ; enfin, tranquilliser le capital – gros et petit – en lui montrant que les mesures interdisant l’embauche des clandestins ne sont, en réalité, que de la poudre aux yeux.

Coup double pour la subversion. D’une part, les « 68 » ont montré qu’il était possible de mettre en place une formidable pompe aspirante d’illégaux qui pourrait fonctionner indéfiniment et sur une échelle démesurée, puisqu’on a calculé qu’entre le Rio Grande et la Terre de Feu, plus de 50 millions de personnes seraient en permanence candidates au départ pour l’Eldorado. D’autre part, en dépassant de huit voix le seuil où un filibuster – obstruction parlementaire par un élu qui conserve la parole interminablement – devient une arme inévitable entre les mains de l’opposition, les « 68 » ont réussi à humilier le parti républicain dont les transfuges, au nombre de quatorze, prouvent assez la désunion et le désarroi.

Mais la bataille au sénat n’est que le premier acte de cette tragédie. Le suivant se jouera plus tard à la Chambre des représentants puisque le bicaméralisme exige l’accord des deux assemblées sur un même projet de loi. On assistera à des navettes, des négociations, des compromis car la Chambre, à l’inverse du sénat, est, elle, contrôlée par les républicains. Leur président, John Boehner, a déjà fait savoir qu’il n’était pas question d’accepter le diktat des « 68 ». Il y aura donc un texte écrit par les députés, voté par les députés, qui percutera inévitablement celui brandi par les sénateurs. Un choc se produira, puis s’ouvrira une partie de bras de fer. Quand ? Le suspense pourrait se compter en semaines ou en mois.

Les observateurs tombent d’accord pour souligner que Boehner n’aura aucun mal à réunir une belle majorité parmi les 234 représentants républicains qu’il a sous son autorité. Une majorité fermement décidée à prendre l’exact contre-pied du plan imaginé par les « 68 » en dénonçant son fougueux machiavélisme, sa nature antinationale, ses calculs destructeurs. La riposte se contentera de suivre les axes de l’attaque : remettre un passeport américain à vingt millions d’illégaux s’assimile à un scandaleux message auquel ne manqueront pas de répondre de nouvelles marées de clandestins toujours plus denses, toujours plus impatientes, toujours plus manipulées par leurs protecteurs démocrates ; promettre la construction de 1 200 kilomètres de palissade le long d’une frontière sud qui en compte près de trois fois plus s’apparenterait simplement à une mauvaise plaisanterie si l’avenir de l’Amérique n’était pas résolument en jeu, si ce problème d’étanchéité n’était devenu une triste fable ; annoncer son intention de poursuivre les patrons embaucheurs d’illégaux revient à duper les indécis, car le vrai but reste la consolidation d’une ancienne et vicieuse habitude qui consiste à inonder le pays d’une main-d’œuvre docile, à bon marché, pour casser les salaires. Enfin, le coût de l’opération concoctée par les « 68 » (école, hôpitaux, aides, prison) s’élèverait à 35 milliards de dollars par an. Ainsi, non seulement la désarticulation de l’Amérique est-elle programmée mais, en plus, c’est aux contribuables qu’on demande de la financer.

(à suivre)

Phrase sortie : « L’immigration apparaît dans tous les pays comme le levier subversif par excellence (…), celui qui permet de brouiller les repères ancestraux, de noyer le sens d’un destin. »

CHRISTIAN DAISUG

 

 

 

 

 

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